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Le 10 septembre 2025, le Sénégal a condamné les frappes israéliennes à Doha, réaffirmant son attachement à la paix, à la sécurité et au droit international. Pourtant, derrière ces formules éculées se cache une réalité amère : celle d’une diplomatie internationale impuissante face à l’unilatéralisme israélien. Les communiqués se suivent et se ressemblent, mais les bombes, elles, continuent de tomber.
Les frappes israéliennes du 9 septembre à Doha ont visé des responsables du Hamas, mais aussi le rôle même du Qatar comme médiateur dans le conflit israélo-palestinien. Six morts, dont un membre des forces de sécurité qatariennes, et un processus de paix déjà fragile encore un peu plus compromis. Israël assume pleinement cette attaque, revendiquant le droit de frapper « où que ce soit dans le monde » ses ennemis. Le Qatar, malgré ses ambiguïtés, agissait pourtant à la demande des États-Unis et de l’ONU pour faciliter les négociations. En le ciblant, Israël a envoyé un message clair : la diplomatie ne compte plus.
L’ONU a dénoncé une « violation flagrante » de la souveraineté qatarie, mais sans conséquence. Les condamnations internationales, y compris celle du Sénégal, restent des mots sans poids face à la réalité d’un État qui se place au-dessus des lois, protégé par son allié américain.
Le communiqué sénégalais, comme tant d’autres, répète les mêmes incantations : paix, sécurité, droit international. Pourtant, à force de se contenter de déclarations, ces principes perdent toute crédibilité. Depuis des décennies, les résolutions de l’ONU sur le conflit israélo-palestinien s’accumulent, sans jamais être appliquées. Israël, lui, poursuit sa logique de la force, sûr de son impunité.
Le Sénégal, en condamnant fermement l’attaque, joue son rôle dans le chœur diplomatique. Mais à quoi servent ces prises de position si elles ne s’accompagnent d’aucun acte concret ? Pourquoi se limiter à des mots, alors que des sanctions symboliques rappel d’ambassadeurs, suspension d’accords pourraient envoyer un signal plus fort ?
La communauté internationale semble incapable de sanctionner Israël comme elle l’a fait pour d’autres États. Les frappes à Doha, comme celles à Gaza, sont condamnées, mais sans suite. Pourtant, lorsque la Russie envahit l’Ukraine, les sanctions tombent. Cette sélectivité mine la crédibilité des institutions et alimente le sentiment d’injustice, notamment dans le monde arabe et musulman.
Au Sénégal, où l’opinion publique est majoritairement pro-palestinienne, cette disproportion est perçue comme une preuve de plus du deux poids, deux mesures qui caractérise la géopolitique mondiale. La diplomatie sénégalaise, bien que modérée, pourrait aller plus loin : pourquoi maintenir des relations normales avec un État qui viole systématiquement le droit international ?
L’attaque de Doha rappelle d’autres crises où le droit international a été bafoué sans réaction proportionnée. Les pays africains, souvent prompts à condamner les violations des droits de l’homme ailleurs, restent prudents face à Israël. Pourtant, la souveraineté du Qatar, allié des Occidentaux, a été violée sans conséquence. Que dire alors de celle des Palestiniens, piétinée depuis des décennies ?
Les frappes à Doha sont un révélateur de l’impuissance des mots face à la force. Le Sénégal, comme d’autres, doit passer des déclarations aux actes. Sinon, à quoi bon répéter les mêmes phrases creuses sur la paix et la sécurité ? La crédibilité de la diplomatie internationale est en jeu. Si les principes ne s’appliquent pas à tous, ils ne valent plus rien.
Il faut montrer que le droit international n’est pas une coquille vide. Sinon, les communiqués ne seront plus que des complices silencieux d’un monde où la force prime sur le droit.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Ba.
Mis en ligne : 13/09/2025
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