2029 se rapproche : Le compte à rebours d'un régime qui a déjà échoué - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 15/09/2025 12:09:00

2029 se rapproche : Le compte à rebours d'un régime qui a déjà échoué

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Un récent communiqué du conseil des ministres annonce que le président Diomaye Faye a instruit son gouvernement d’accélérer les travaux publics à haute intensité de main-d’œuvre, afin de promouvoir l’employabilité et l’emploi des jeunes. À première vue, cette décision pourrait sembler louable. Pourtant, à y regarder de plus près, elle révèle une inquiétante tendance : celle d’un pouvoir qui, faute de vision claire et de préparation rigoureuse, se contente de recopier les recettes du passé, avec les mêmes risques d’échec. L’arrêt brutal du secteur du BTP, les promesses d’emplois précaires, et le rôle ambigu du Premier Ministre dessinent le portrait d’un régime qui improvise, au mépris des conséquences économiques et sociales pour le Sénégal.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Diomaye Faye, le secteur du BTP, autrefois moteur de l’économie sénégalaise, est en chute libre. Les chantiers sont à l’arrêt, les commandes s’effondrent, et plus de 10 000 emplois sont menacés, selon les syndicats et les professionnels du secteur. Les entreprises, confrontées à des impayés de l’État et à une paralysie des grands projets, licencient ou mettent leurs employés en chômage technique. Les 105 milliards de FCFA annoncés par l’État pour sauver le secteur sont jugés « dérisoires » par les acteurs, qui préviennent d’un effondrement total et de conséquences sociales désastreuses. Pendant ce temps, le gouvernement, au lieu de proposer des solutions structurelles, se tourne vers des mesures cosmétiques : les travaux publics, déjà expérimentés sous Macky Sall, et dont on connaît les limites.

Sous le magistère de Macky Sall, les investissements publics dans les infrastructures ont bien créé des emplois, mais la majorité étaient précaires, limités à la durée des chantiers. Pire, malgré des milliards dépensés, le chômage des jeunes n’a pas reculé, et le Sénégal a même reculé de douze places sur l’indice de développement humain. Les experts, comme l’économiste Ahmadou Aly Mbaye, avaient pourtant alerté : pour une croissance inclusive, il faut cibler les secteurs porteurs d’emplois durables (industrie légère, horticulture, tourisme, transport, commerce formel), plutôt que de miser sur des chantiers éphémères. Mais ces recommandations semblent ignorées.

L’arrêt des grands projets du BTP, sous prétexte d’audit, a été pris sans préparation ni concertation. Résultat : des milliers de familles sont plongées dans la précarité, et tout un pan de l’économie sénégalaise vacille. Contrairement à ce que certains pourraient penser, Macky Sall, malgré ses défauts, n’a jamais agi avec une telle légèreté. Même ses détracteurs reconnaissent qu’il a tenté, à défaut de réussir, de structurer ses politiques économiques. Diomaye Faye, lui, semble agir à l’instinct, sans évaluer les répercussions de ses décisions.

En misant sur les travaux publics, le gouvernement reproduit une erreur déjà commise : créer des emplois temporaires, visibles à court terme, mais sans lendemain. Ahmadou Aly Mbaye l’a clairement expliqué : pour impacter durablement l’emploi des jeunes, il faut des politiques volontaristes, ciblant les secteurs à forte élasticité d’emploi. Or, le communiqué du conseil des ministres montre que l’État préfère jouer les employeurs de dernier recours, plutôt que de créer un environnement favorable à l’entrepreneuriat et à l’investissement privé.

Le Premier Ministre Ousmane Sonko, souvent en première ligne, prend des décisions sans que leur cohérence avec une vision d’ensemble ne soit évidente. Le président, lui, semble en retrait, laissant planer le doute sur qui gouverne vraiment. Cette division du travail, ou plutôt cette absence de coordination, révèle une faiblesse dans la direction du pays. Le peuple, désabusé, n’attend plus rien de ce régime et se prépare déjà à sanctionner ce manque de leadership.

L’arrêt du BTP et la relance des travaux publics sans plan clair aggravent la crise économique et sociale, au lieu de la résoudre. Les jeunes ont besoin de stabilité, pas de chantiers éphémères. Les secteurs porteurs (industrie, tourisme, etc.) sont négligés, alors qu’ils pourraient offrir des emplois durables avec moins de capital. Un an après son élection, Diomaye Faye n’a toujours pas présenté de programme cohérent pour l’emploi des jeunes. Les annonces restent des effets d’annonce, sans impact réel. Un régime qui improvise et reproduit les erreurs du passé perd rapidement la confiance des citoyens.

Dans des pays comme le Rwanda ou le Maroc, les gouvernements ont misé sur l’industrie légère, le numérique et le tourisme pour créer des emplois massifs et durables. Au Sénégal, on préfère les solutions faciles et visibles, au risque de sacrifier l’avenir des jeunes.

Diomaye Faye et son Premier Ministre ont promis la rupture. Force est de constater qu’ils reproduisent, voire aggravent, les erreurs du passé. L’arrêt du BTP sans alternative, la relance des travaux publics comme unique réponse à l’emploi des jeunes, et l’absence de coordination au sommet de l’État montrent un amateurisme préoccupant. Le peuple sénégalais, qui attend des actes et non des discours, a déjà commencé à compter les jours jusqu’en 2029. À moins d’un sursaut, ce régime restera dans l’histoire comme celui qui a gâché une opportunité de changement.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alassane Diagne.
Mis en ligne : 15/09/2025

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