Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »
Les récentes critiques virulentes de Guy Marius Sagna à l’encontre de l’ancien président Macky Sall, après les félicitations de ce dernier à l’équipe nationale victorieuse face à la RD Congo, ont relancé un débat qui semble déconnecté des réalités actuelles. Si le député a tout à fait le droit de rappeler les manquements du passé, force est de constater que le Sénégal a désormais élu un nouveau régime pour répondre aux défis du présent. Macky Sall n’est plus aux affaires.
L’heure est venue de concentrer nos énergies sur la construction d’un avenir meilleur, porté par les promesses de rupture et de souveraineté du gouvernement en place. Prenons acte de cette nouvelle ère et tournons résolument la page.
Guy Marius Sagna, figure emblématique de la lutte anti-impérialiste et député engagé, a bâti sa réputation sur la dénonciation des dérives des anciens régimes, notamment celle de Macky Sall. Ses accusations, souvent fondées, visent à rappeler les détournements présumés, la gestion opaque des finances publiques, et le manque de soutien aux Lions de la Téranga pendant son mandat. Pourtant, depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye en mars 2024, le Sénégal a entamé une nouvelle ère politique, marquée par une volonté affiché de rupture, de transparence et de priorité accordée aux attentes sociales. Le nouveau pouvoir, fort d’une majorité parlementaire écrasante, a placé la réforme des institutions, la lutte contre la corruption et la souveraineté économique au cœur de son action.
Les critiques de Guy Marius Sagna, bien que légitimes dans leur fond, semblent parfois obsédées par le passé. Son combat contre Macky Sall, symbolisé par son slogan « France dégage » et ses multiples initiatives parlementaires, a marqué l’opposition sous l’ancien régime. Aujourd’hui, cependant, le pays a besoin de regarder devant. Le député, reconnu pour son activisme et son engagement en faveur des populations, devrait plutôt mettre son énergie au service de la consolidation des réformes en cours, plutôt que de raviver des polémiques qui divisent.
Le nouveau régime, porté par une jeunesse assoiffée de changement, a déjà engagé des chantiers majeurs : réforme de la justice, lutte contre le chômage, relance des secteurs clés comme l’agriculture et les hydrocarbures, et une diplomatie plus affirmée. Ces priorités répondent directement aux attentes des Sénégalais, bien plus que les règlements de comptes politiques.
Le président Faye et son gouvernement ont été élus sur la promesse d’une gouvernance de rupture. Les 100 premiers jours de son mandat ont été marqués par des actes concrets en faveur de la transparence et de la justice sociale. Il est temps de leur laisser l’espace pour agir, sans être constamment ramenés aux erreurs du passé.
Les défis sont immenses : chômage des jeunes, inflation, accès aux services de base. Le gouvernement actuel a affiché une volonté claire de s’attaquer à ces problèmes, avec des réformes structurelles et un budget en hausse pour les secteurs sociaux. Ces efforts méritent d’être soutenus, critiqués de manière constructive, mais surtout pas sabotés par des querelles stériles.
Dans d’autres pays africains, comme le Burkina Faso ou la Guinée, les alternances politiques ont souvent été suivies de périodes de tension, où l’obsession du passé a retardé la construction de l’avenir. Le Sénégal, réputé pour sa stabilité démocratique, a l’opportunité de montrer qu’une transition peut aussi être synonyme de progrès rapide et inclusif.
Guy Marius Sagna, en tant que député influent et respecté, a un rôle clé à jouer dans la consolidation de la démocratie et la mobilisation autour des réformes. Son talent oratoire et son engagement pourraient être bien mieux utilisés pour fédérer autour des projets du nouveau régime, plutôt que pour alimenter des clivages déjà profonds.
En Afrique de l’Ouest, plusieurs pays ont connu des alternances politiques récentes. Au Bénin, au Niger, ou encore en Gambie, les nouveaux dirigeants ont dû composer avec l’héritage lourd de leurs prédécesseurs, tout en tentant de répondre aux attentes immédiates de leurs populations. Le Sénégal, avec ses institutions solides et sa société civile dynamique, a toutes les cartes en main pour réussir cette transition, à condition que tous les acteurs politiques, y compris les figures de l’opposition, jouent le jeu de la responsabilité collective.
Guy Marius Sagna a été un acteur majeur de la résistance contre les dérives du passé. Mais aujourd’hui, le Sénégal a besoin de ses talents pour avancer, pas pour regarder en arrière. Macky Sall n’est plus aux commandes. Le peuple a choisi un nouveau cap, et il est temps que tous, y compris les figures les plus critiques de l’opposition, s’engagent pleinement dans la construction d’un Sénégal souverain, juste et prospère. La « Coupe du monde contre le sous-développement » ne se gagnera pas en marquant des buts contre nos propres camps, mais en unissant nos forces pour relever les défis du présent.
Le Sénégal mérite mieux que des polémiques sans fin. Il mérite une classe politique unie autour de l’essentiel : le bien-être de ses citoyens et l’avenir de ses jeunes. À Guy Marius Sagna et à tous ceux qui, comme lui, ont l’oreille du peuple, nous disons : assez de haine gratuite, place à l’action collective.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : René Coly.
Mis en ligne : 16/09/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
