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Le secteur minier sénégalais vient de connaître une progression spectaculaire, avec une hausse de 325 % de la production entre le premier trimestre 2024 et la même période en 2025. Cette annonce, faite par le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, lors des journées portes ouvertes du secteur à Thiès, marque un tournant décisif pour l’économie nationale. Malgré des dysfonctionnements persistants, cette croissance exceptionnelle est le signe avant-coureur d’une transformation économique majeure, portée par une gouvernance en amélioration continue et une volonté politique forte de régularisation et de transparence.
Le Sénégal, et particulièrement la région de Thiès, s’impose comme un acteur clé de l’industrie minière en Afrique de l’Ouest. Thiès, première région minière du pays, concentre une part importante de la production et des recettes budgétaires, selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Cette dynamique s’inscrit dans un contexte continental où plusieurs pays, comme le Ghana et la République démocratique du Congo (RDC), tirent une part significative de leur croissance économique de leurs ressources minières. En RDC, par exemple, le secteur minier représente près de 25 % du PIB et soutient une croissance économique de 5,7 % en 2024. Au Ghana, l’exploitation minière, notamment aurifère, génère plus de 5 milliards de dollars de revenus d’exportation et emploie directement ou indirectement des millions de personnes.
La hausse de 325 % de la production minière sénégalaise en un an est un indicateur fort de l’attractivité nouvelle du pays pour les investisseurs. Cette performance s’accompagne d’efforts notables de régularisation : le taux de conformité des titres miniers est passé de 6 % à 66 % en quelques mois, preuve d’une prise de conscience progressive des opérateurs et d’un suivi rigoureux de l’administration. Cette amélioration est cruciale pour rassurer les partenaires internationaux et attirer des capitaux responsables, dans un contexte où la concurrence est forte entre les pays africains pour capter les investissements miniers.
Le Sénégal se distingue par sa capacité à diversifier son économie grâce aux mines, tout en renforçant sa gouvernance. Contrairement à d’autres pays où le secteur reste sous-développé ou mal encadré, le Sénégal a su mettre en place des réformes structurelles, comme la révision de son code minier, pour maximiser les retombées économiques et sociales.
Les mines créent des emplois directs et indirects, dynamisent les infrastructures locales et contribuent à la formation d’une main-d’œuvre qualifiée. À Thiès, l’exploitation minière a déjà permis le développement d’infrastructures et de programmes de formation, bien que des défis persistent en matière d’inclusion et de retombées pour les communautés.
Les efforts de conformité et de réhabilitation des sites miniers montrent une volonté de concilier développement économique et respect de l’environnement. Le Sénégal se positionne ainsi comme un modèle de durabilité en Afrique, en alignant sa croissance sur les standards internationaux.
Premier producteur d’or en Afrique, le Ghana a su tirer parti de son secteur minier pour soutenir sa croissance et renforcer le contenu local, avec des réformes politiques et des programmes de formation ambitieux. Malgré un secteur minier dense, la RDC peine à transformer cette richesse en développement inclusif, en raison de défis structurels et de gouvernance. Classé premier en Afrique pour l’attractivité minière, le Maroc montre que la combinaison d’un cadre réglementaire solide et d’un potentiel géologique important peut faire la différence.
Le Sénégal a toutes les cartes en main pour devenir un acteur majeur du secteur minier africain. La croissance exceptionnelle de 325 %, couplée à une gouvernance en amélioration continue, ouvre la voie à une transformation économique durable. En s’inspirant des bonnes pratiques du Ghana et en évitant les écueils de la RDC, le pays peut faire de ses ressources minières un levier de développement inclusif et respectueux de l’environnement. Les prochaines années seront décisives pour consolider ces avancées et en faire bénéficier l’ensemble de la population, notamment à Thiès et dans les autres régions minières.
Cette dynamique positive doit être soutenue par une politique publique cohérente, une implication accrue des communautés locales et une vigilance constante sur les enjeux environnementaux et sociaux. Le Sénégal a l’opportunité historique de montrer que croissance minière et développement durable peuvent aller de pair.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Édouard Diouf.
Mis en ligne : 23/09/2025
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