L’État paie, les patrons pillent : L’enfer des techniciens de surface - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Eva | Publié le 24/09/2025 08:09:30

L’État paie, les patrons pillent : L’enfer des techniciens de surface

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Une technicienne de surface, Bassine D., et un assistant infirmier auto-proclamé « docteur » ont comparu devant le tribunal de Pikine-Guédiawaye pour faux certificats médicaux. Accusée d’avoir utilisé des documents falsifiés à 1 000 F CFA pour justifier ses absences, Bassine D. a dénoncé les conditions de travail indignes chez son employeur « Hygiène Plus » : salaires de misère (50 000 à 70 000 F CFA) et absence totale de protection sociale. L’entreprise, elle, parle de « vengeance » après sa réaffectation.

Résultat : l’imposteur écope d’un mois avec sursis, la technicienne est relaxée. Mais le vrai scandale, c’est que des entreprises exploitent impunément leurs employés au cœur même du Palais de la République ! Quand est-ce que l’État va enfin sanctionner ces pratiques honteuses au lieu de s’attaquer aux victimes ? Ça suffit, cette hypocrisie !

50 000 à 70 000 F CFA par mois, pas de couverture maladie, pas de retraite, des horaires épuisants et des réaffectations arbitraires. Bienvenue dans le monde merveilleux des techniciens de surface au Sénégal, où les prestataires se gavant sur le dos de l’État traitent leurs employés comme des moins que rien. Pourtant, la loi est claire : tout employeur doit déclarer ses salariés à l’IPRES et leur verser des cotisations sociales**. Mais à quoi bon des lois si personne ne les fait respecter ? Pendant ce temps, l’État, premier client de ces entreprises, ferme les yeux. On marche sur la tête !

Au Palais de la République, lieu supposé incarner l’exemplarité, on confie le ménage à des sociétés qui violent le Code du travail en toute impunité. Bassine D. a craqué, elle a utilisé des faux certificats pour protester contre son traitement indigne. Et après ? Qui peut lui en vouloir ? Quand on vous paie une misère, qu’on vous réaffecte sur un coup de tête, et qu’on vous prive de vos droits les plus basiques, la révolte devient un acte de survie.

Le procureur s’est offusqué de l’attitude « désinvolte » de l’assistant infirmier, mais où est sa colère contre « Hygiène Plus » ? Où sont les poursuites contre cette entreprise qui profite grassement de contrats publics tout en exploitant ses employés ? On condamne la victime qui se défend, mais on laisse les vrais coupables tranquilles.

Bassine D. a été relaxée, soit. Mais son calvaire, lui, continue : salaires de famine, absence de protection sociale, mépris total. Et l’avocat de l’entreprise ose parler de « vengeance » ! La vengeance, c’est plutôt celle d’un système qui écrase les petits et protège les profiteurs. L’assistant infirmier est un escroc, certes, mais il n’est qu’un maillon d’une chaîne bien plus large, celle de l’hypocrisie générale. On préfère punir ceux qui trichent pour survivre plutôt que ceux qui les poussent à tricher.

« Hygiène Plus » et consorts signent des contrats avec l’État, empochent l’argent, et traitent leurs employés comme des moins que rien. Où sont les contrôles ? Où sont les sanctions ? Rien !

Comment peut-on accepter que des travailleurs nettoient les bureaux de la République dans des conditions dignes du XIXe siècle ? Si le Palais de la République ne respecte pas les droits des travailleurs, qui le fera ?

Les faux certificats médicaux, c’est la conséquence, pas la cause. La cause, c’est un système qui pousse les gens à bout. Au Maroc, en Côte d’Ivoire, même combat : des réseaux de faux certificats fleurissent parce que les travailleurs n’ont plus aucun recours. Mais au moins, là-bas, on en parle. Chez nous, on enterre le problème sous des procès symboliques.

Et que dire des salaires ? 50 000 F CFA par mois, c’est à peine de quoi manger, alors la retraite, n’en parlons même pas ! Pourtant, la Stratégie nationale de protection sociale existe depuis 2015. À quoi sert-elle si personne ne l’applique ?

En France, depuis 2025, les employeurs publics financent la moitié de la protection sociale complémentaire de leurs agents. Au Sénégal, on en est encore à discuter. Pendant ce temps, des femmes et des hommes triment pour des clopinettes, sans aucun filet de sécurité. Au Togo, l’Ordre des médecins lutte contre les faux certificats, mais surtout, on commence à s’attaquer aux causes de la précarité. Et nous ? On attend quoi ? Un miracle ?

Bassine D. n’est pas une criminelle, c’est une victime. Une victime d’un système qui préfère fermer les yeux sur l’exploitation plutôt que de bousculer les puissants. La vraie question n’est pas de savoir si elle a menti sur ses arrêts maladie, mais comment des entreprises comme « Hygiène Plus » peuvent continuer à opérer au Palais de la République sans respecter la loi.

Il faut que l’État assume ses responsabilités :
Sanctionner les prestataires qui ne respectent pas le droit du travail.
Exiger le respect des conventions collectives et des cotisations sociales.
Mettre fin à la sous-traitance sauvage qui transforme des êtres humains en travailleurs jetables.

Assez de discours, assez de relaxes, assez d’hypocrisie ! Si le Palais de la République ne peut même pas garantir des conditions décentes à ceux qui y travaillent, à quoi sert-il ? La dignité n’a pas de prix, mais elle a des droits. Et ces droits, on exige qu’ils soient respectés, maintenant !

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Adrien Gomes.
Mis en ligne : 24/09/2025

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