Le business qui ruine les parents : Fournitures scolaires hors de prix - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 25/09/2025 09:09:15

Le business qui ruine les parents : Fournitures scolaires hors de prix

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Chaque année, la rentrée scolaire au Sénégal est synonyme de stress et d’angoisse pour des milliers de parents. Entre les frais d’inscription, l’achat des fournitures, des uniformes et des manuels, les dépenses s’accumulent dans un contexte économique déjà difficile. Un article récent met en lumière cette réalité cruelle : des familles, souvent monoparentales ou à faible revenu, se retrouvent acculées par des coûts toujours plus élevés, tandis que les commerçants, éditeurs et écoles privées semblent tirer profit de cette situation de captivité.

Si la rentrée devrait être un moment d’espoir et de préparation pour l’avenir des enfants, elle est devenue, pour beaucoup, une épreuve financière insurmontable, exploitée par des acteurs économiques peu scrupuleux. Ce système, marqué par l’absence de régulation et la spéculation, aggrave les inégalités et pèse sur les épaules des plus vulnérables.

La hausse des prix des fournitures scolaires n’est pas un phénomène isolé. En 2025, comme les années précédentes, les parents sénégalais constatent une augmentation vertigineuse des tarifs, sans justification claire. Les témoignages recueillis révèlent que les listes de fournitures imposées par les écoles incluent souvent des produits superflus ou des marques spécifiques, alourdissant inutilement la facture. Les commerçants, conscients de la captivité des parents, fixent les prix à leur guise, sans crainte de sanctions.

Pire, cette hausse des prix intervient dans un contexte où le pouvoir d’achat des ménages est déjà mis à mal par l’inflation et la cherté de la vie. Les parents, surtout les mères seules ou veuves, doivent choisir entre nourrir leur famille et scolariser leurs enfants. Les éditeurs de manuels scolaires, les fournisseurs de fournitures et les écoles privées, eux, continuent de réaliser des marges bénéficiaires confortables, parfois au mépris des réglementations en vigueur.

L’article factuel souligne plusieurs dysfonctionnements. Les écoles, publiques comme privées, imposent des listes de plus en plus longues, incluant des articles haut de gamme ou des marques précises, ce qui limite le choix des parents et les oblige à acheter plus cher. Contrairement à certains pays voisins, où des brigades de contrôle veillent à la transparence des tarifs et sanctionnent les abus, le Sénégal manque cruellement de mécanismes de régulation. Les inspecteurs, quand ils existent, se montrent souvent impuissants face à la spéculation.

Les familles n’ont d’autre choix que de se plier aux exigences des écoles et des commerçants, faute d’alternatives. Les éditeurs de manuels scolaires, par exemple, bénéficient d’un marché captif, avec des marges bénéficiaires parfois élevées, sans que l’État n’intervienne pour plafonner les prix ou garantir des tarifs accessibles.

Cette situation est d’autant plus choquante que des solutions existent ailleurs. Dans certains pays, l’État a fixé des plafonds de prix et organisé des foires régionales pour offrir des fournitures à tarifs réduits. Des opérations de contrôle sont également menées chaque année pour réprimer les fraudes et garantir des prix justes. Au Sénégal, en revanche, les parents sont livrés à eux-mêmes, sans filet social ni protection contre les abus.

Les éditeurs de manuels scolaires et les fournisseurs de fournitures réalisent des profits importants, parfois sans transparence sur les coûts de production ou de distribution. L’absence de régulation aggrave les inégalités. Sans contrôle des prix, les familles modestes sont les premières victimes. Les parents les plus pauvres doivent se priver ou s’endetter pour scolariser leurs enfants, tandis que les plus aisés peuvent se permettre des fournitures de qualité. Cette inégalité d’accès à l’éducation creuse les écarts sociaux et hypothèque l’avenir des enfants issus de milieux défavorisés.

Alors que des pays voisins ont mis en place des mécanismes de contrôle et de subvention, le Sénégal tarde à agir. Les promesses de gratuité ou de soutien aux familles restent souvent lettres mortes, faute de volonté politique ou de moyens. Les acteurs économiques savent que les parents n’ont pas le choix : ils doivent acheter, coûte que coûte. Cette captivité est exploitée sans scrupule, transformant la rentrée scolaire en une période de profits records pour certains, au détriment du bien-être des familles.

La rentrée scolaire ne devrait pas être un casse-tête financier pour les parents, encore moins une source de profits indus pour les acteurs économiques. Il est urgent que l’État sénégalais s’inspire des bonnes pratiques observées ailleurs : contrôle strict des prix, distribution de kits scolaires subventionnés, sanctions contre les abus, et transparence sur les marges bénéficiaires des éditeurs et fournisseurs.

Tant que rien ne changera, la rentrée scolaire restera une épreuve pour les familles les plus vulnérables, et l’école, au lieu d’être un vecteur d’égalité, continuera de creuser les inégalités. Il est temps de mettre fin à cette exploitation et de garantir à chaque enfant le droit à une éducation accessible, sans que ses parents aient à choisir entre sa scolarité et sa survie.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Soukeyna Diouf.
Mis en ligne : 25/09/2025

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