Thierno Bocoum rate sa cible : L’ONU salue la voix humaniste du Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 26/09/2025 08:09:00

Thierno Bocoum rate sa cible : L’ONU salue la voix humaniste du Sénégal

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Thierno Bocoum, président de « Agir-Les Leaders », critique avec virulence la prestation du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Selon Bocoum, l’attitude du chef de l’État, surpris à jouer au Scrabble en vol puis confronté à l’oubli de son discours à la tribune, révèle une légèreté incompatible avec les exigences de la diplomatie internationale et une gouvernance en crise. Si la critique est acerbe, elle mérite d’être analysée à l’aune des réalités politiques et des attentes citoyennes.

Le Sénégal traverse une période de transition politique et sociale marquée par des promesses de rupture et de réformes. Bassirou Diomaye Faye, élu sur un programme de changement, incarne une jeunesse politique qui suscite autant d’espoirs que de questionnements. Dans ce contexte, chaque geste, chaque symbole, est scruté à la loupe. La scène internationale, notamment l’ONU, est un théâtre où se joue la crédibilité d’un pays et de son dirigeant. Un incident protocolaire, même mineur, peut ainsi être interprété comme un signe de désinvolture ou d’impréparation, surtout dans un pays où les défis économiques et sociaux sont pressants.

Thierno Bocoum pointe une « incohérence grave entre communication, préparation et exigence diplomatique ». Il est vrai que l’image d’un président jouant au Scrabble alors que d’autres leaders révisent leurs dossiers peut sembler décalée. Cependant, l’incident du discours oublié, rapidement rectifié, a été suivi d’une intervention remarquée sur la crise à Gaza, où Faye a défendu une position humaniste et engagée, réinscrivant le Sénégal dans une tradition de plaidoyer pour la paix et la justice internationale. Bocoum semble donc surjouer la faute pour en faire un symbole de l’amateurisme, alors que l’essentiel du message diplomatique a été délivré avec solennité.

Bocoum a fait de la critique systématique une méthode, au point de frôler la caricature. Ses attaques, souvent personnelles et réactives, finissent par perdre en crédibilité. En témoignent les réactions de l’opinion publique, qui lui reprochent de « critiquer pour critiquer », sans proposer d’alternatives concrètes. La politique ne se réduit pas à une succession de réactions épidermiques ; elle exige aussi de la mesure et de la proposition.

À force de cibler chaque détail, Bocoum risque de banaliser sa propre parole. Ses prises de position sur l’économie, la gouvernance ou les réformes institutionnelles sont souvent perçues comme des répétitions stériles, sans profondeur analytique ni vision constructive. La politique se nourrit de débats, mais aussi de solutions.

En se focalisant sur l’anecdotique (le Scrabble, l’oubli du discours), Bocoum passe à côté de l’essentiel : le fond du discours de Faye à l’ONU, qui a été salué pour son engagement en faveur des causes justes et sa défense d’une Afrique souveraine. La surmédiatisation des incidents mineurs au détriment des enjeux de fond dessert le débat démocratique.

Dans d’autres contextes, comme en Guinée ou au Bénin, les transitions politiques sont marquées par des tensions bien plus profondes (coup d’État, restrictions démocratiques, répression). À côté, l’incident protocolaire sénégalais apparaît comme un épisode mineur, d’autant que Faye a su rebondir et livrer un message fort.

Thierno Bocoum a peut-être marqué un point médiatique, mais sa méthode révèle une limite : la critique permanente, surtout quand elle verse dans le personnel, finit par lasser. Un électorat ne se construit pas sur la dénonciation systématique, mais sur la capacité à proposer, à fédérer et à incarner une vision. Bocoum ferait bien de méditer cette leçon : trop de communication tue la communication, et la routine de la critique finit par produire l’effet inverse de celui escompté. Le Sénégal mérite mieux qu’un oppositionnel en mal de reconnaissance ; il mérite des débats apaisés, des propositions audacieuses et une opposition responsable. La crédibilité se gagne par la rigueur, pas par la surenchère.

En définitive, si Bocoum veut être entendu, il lui faudra sortir de la facilité et retrouver le chemin d’une opposition constructive, capable de proposer plutôt que de seulement s’indigner. Sinon, il risque de rester prisonnier de sa propre platitude intellectuelle.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Baye Dame.
Mis en ligne : 26/09/2025

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