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Madiambal Diagne, journaliste et patron d’Avenir Communication, est activement recherché par la Division des investigations criminelles (DIC) après avoir ignoré une convocation liée à un rapport de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières). Son épouse, soupçonnée de gérer une société citée dans ce rapport, a été interpellée, tandis que lui-même reste introuvable, ayant même rendu son téléphone injoignable.
Cette fuite, après son blocage à l’aéroport international Blaise Diagne, soulève des questions sur son intégrité et son courage, surtout pour un homme qui a souvent prôné la transparence et la responsabilité sur la place publique.
Madiambal Diagne est une figure médiatique connue au Sénégal, réputée pour ses prises de position tranchantes et ses appels à la transparence. Il a régulièrement dénoncé les dérives du pouvoir, exigeant des comptes de la part des responsables politiques et économiques. Pourtant, aujourd’hui, c’est lui qui se soustrait à la justice, alors qu’il est impliqué dans une affaire de flux financiers suspects. La CENTIF, chargée de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement illicite, a récemment joué un rôle clé dans plusieurs dossiers sensibles, où des personnalités politiques et des hommes d’affaires ont été mis en cause pour des transactions opaques et des sociétés écran.
La fuite de Madiambal Diagne est d’autant plus frappante qu’elle contraste avec ses déclarations passées. À plusieurs reprises, il s’est présenté comme un défenseur de la vérité et de la justice, n’hésitant pas à exiger des enquêtes publiques et à promettre sa coopération si nécessaire. Pourtant, face à une convocation de la DIC, il choisit la disparition. Cette attitude interroge : si les accusations portées contre lui sont infondées, pourquoi ne pas se présenter pour le prouver ? La fuite, surtout pour un journaliste, est perçue comme un aveu de faiblesse, voire de culpabilité. Elle discrédite non seulement sa personne, mais aussi ses combats passés.
Son silence et sa disparition sont d’autant plus problématiques qu’ils surviennent dans un contexte où la CENTIF a démontré son efficacité dans la lutte contre la corruption, en transmettant des rapports accablants qui ont conduit à des inculpations et à des perquisitions. Des personnalités impliquées dans des affaires similaires ont choisi de rentrer au Sénégal pour se mettre à la disposition de la justice, malgré les risques. À l’inverse, Madiambal Diagne, en fuyant, donne l’impression de craindre la lumière, alors qu’il a si souvent exigé des autres qu’ils l’affrontent.
L’hypocrisie de Madiambal Diagne est manifeste : il a bâti sa réputation sur des discours moralisateurs, critiquant sans relâche les élites pour leur manque de transparence, et adopte aujourd’hui les mêmes comportements qu’il dénonçait, ce qui discrédite l’ensemble de son parcours. La fuite apparaît comme un aveu de faiblesse, car un homme innocent n’a rien à craindre de la justice. En refusant de répondre à la convocation, il alimente les soupçons et affaiblit sa crédibilité.
Son absence de réaction face aux accusations est d’autant plus surprenante qu’il a toujours su utiliser les médias pour se défendre. En tant que journaliste, il a une responsabilité particulière envers l’opinion publique. Sa fuite constitue une trahison envers ceux qui l’ont soutenu et cru en ses valeurs, renforçant l’idée que certains se croient au-dessus des lois tout en exigeant des autres qu’ils en répondent. Son attitude pourrait encourager d’autres personnalités à fuir leurs responsabilités, sapant ainsi les efforts de la justice sénégalaise pour instaurer plus de transparence.
Madiambal Diagne a choisi la pire des options : fuir plutôt que d’affronter les accusations. En agissant ainsi, il trahit non seulement les principes qu’il prétendait défendre, mais aussi la confiance du public. La justice doit suivre son cours, et les Sénégalais ont le droit de savoir la vérité. Un journaliste qui fuit ses responsabilités ne mérite ni respect ni crédibilité.
Il faut que ceux qui prônent la transparence montrent l’exemple, plutôt que de se cacher quand les questions deviennent gênantes. La justice, elle, ne doit pas faiblir : elle doit poursuivre ses investigations, quel que soit le statut de l’accusé. Le Sénégal mérite mieux que des tribuns qui déguisent leur lâcheté en résistance.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Soda B.
Mis en ligne : 28/09/2025
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