Bilal Diatta indigne de son poste : Violences à Keur Massar Sud - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 01/10/2025 03:10:30

Bilal Diatta indigne de son poste : Violences à Keur Massar Sud

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Le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a récemment dénoncé avec indignation les actes de violence commis par le maire de Keur Massar Sud, Mouhamed Bilal Diatta, à l’encontre de journalistes en mission de couverture d’une opération de déguerpissement. Ces agressions, qualifiées de « graves atteintes à la liberté de la presse », ne sont malheureusement pas un incident isolé.

Elles révèlent une dérive inquiétante dans la gestion des affaires publiques locales, une incapacité à gérer les crises avec professionnalisme, et une image de plus en plus ternie pour le PASTEF, parti auquel appartient l’élu. Un tel comportement est indigne d’un maire, il reflète une violence institutionnelle grandissante, et il faut que les autorités réagissent avec fermeté.

Les opérations de déguerpissement, surtout dans les zones urbaines densément peuplées comme Keur Massar, sont par nature des moments de forte tension. Elles touchent directement à la précarité des populations, à leur droit au logement, et à leur dignité. Dans un État de droit, le rôle d’un élu local est d’accompagner ces opérations avec transparence, dialogue et respect des droits fondamentaux, notamment celui d’informer. Pourtant, à Keur Massar Sud, c’est l’inverse qui s’est produit : au lieu de désamorcer les conflits, le maire a choisi la confrontation, s’en prenant physiquement et verbalement à des journalistes en plein exercice de leur métier.

Cette scène de violence n’est pas seulement un échec personnel pour Mouhamed Bilal Diatta. Elle s’inscrit dans un climat plus large de mépris pour la liberté de la presse au Sénégal, où plus de 60 journalistes ont été agressés, arrêtés ou détenus entre 2021 et 2024, souvent lors de couvertures médiatiques de manifestations ou d’opérations sensibles. Elle rappelle aussi que les déguerpissements, lorsqu’ils sont mal préparés et mal communiqués, deviennent des terrains propices aux abus de pouvoir et aux dépassements.

Un maire se doit d’incarner l’exemplarité. Or, Mouhamed Bilal Diatta a non seulement failli à cette mission, mais il a aussi montré une incapacité flagrante à gérer une situation de crise. Agresser des journalistes, c’est attaquer le droit des citoyens à être informés, c’est fragiliser la démocratie locale, et c’est donner raison à ceux qui accusent certains élus de privilégier la force brute à la concertation.

Les déguerpissements, pour être acceptables, doivent être annoncés à l’avance, expliqués, et accompagnés de solutions pour les populations concernées. À Keur Massar Sud, rien de tout cela n’a été respecté. Pire, le maire a réagi avec une violence qui rappelle les pires méthodes des régimes autoritaires. Les journalistes, garants de la transparence, sont devenus les cibles d’un élu censé les protéger. Cette attitude n’est pas seulement indigne : elle est dangereuse. Elle crée un climat de peur, où les médias hésitent à couvrir des sujets sensibles, et où les citoyens sont privés d’informations essentielles.

Le PASTEF, parti d’Ousmane Sonko, se présente comme un mouvement de rupture, porteur de valeurs de justice et de respect des droits. Pourtant, les agissements de certains de ses élus, comme Bilal Diatta, contredisent ces principes. Ce n’est pas la première fois que ce maire fait parler de lui pour de mauvaises raisons : accusations de trafic, affaires de mœurs, altercations publiques, la liste est longue. Chaque fois, c’est la crédibilité du parti qui est entachée. Comment croire en un projet politique qui tolère de tels écarts de comportement chez ses représentants ?

En agissant ainsi, Mouhamed Bilal Diatta offre des munitions à ceux qui accusent le PASTEF d’être aussi brutal que le système qu’il critique. Il renforce l’idée que certains élus, une fois au pouvoir, reproduisent les mêmes travers qu’ils dénonçaient hier. Pour un parti qui ambitionne de transformer le Sénégal, une telle incohérence est intenable. Elle risque de discréditer l’ensemble du mouvement aux yeux de l’opinion publique, et de donner raison à ceux qui voient dans le PASTEF une simple alternative populiste, et non une réelle force de changement.

Les journalistes doivent pouvoir travailler sans crainte. Leur sécurité est un pilier de la démocratie. Quand un élu les agresse, c’est toute la société qui est menacée. Un maire qui perd son sang-froid et use de violence montre qu’il n’a pas la stature pour représenter une commune. La gestion des conflits passe par le dialogue, pas par les coups. Le parti ne peut se contenter de condamner ces actes a posteriori. Il doit sanctionner ses membres qui trahissent ses valeurs, sous peine de perdre toute crédibilité. Le ministre de l’Intérieur et les instances du PASTEF doivent prendre des mesures claires : sanctions disciplinaires, rappels à l’ordre publics, et engagement à former les élus à la gestion non violente des crises.

La scène de Keur Massar Sud est un symbole de ce qui ne va pas dans la gouvernance locale au Sénégal. Elle montre qu’il faut mettre fin à l’impunité des élus violents, et de rappeler que le pouvoir s’exerce avec humilité et respect. Le PASTEF, s’il veut rester crédible, doit montrer l’exemple : exclure ou sanctionner ceux qui salissent son image, et réaffirmer son attachement à la démocratie et aux droits fondamentaux.

Mouhamed Bilal Diatta n’a pas sa place dans une mairie, ni dans un parti qui se revendique progressiste. Les citoyens de Keur Massar Sud, comme tous les Sénégalais, méritent mieux que des élus qui bafouent leurs droits et ternissent l’image de leurs institutions. Il faut agir, pour la dignité de la politique, pour la sécurité des journalistes, et pour l’avenir du Sénégal.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Demba Sall.
Mis en ligne : 01/10/2025

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