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Le 26 septembre 2025, le ministère de l’Intérieur sénégalais a confirmé l’émission d’un mandat d’arrêt international contre Madiambal Diagne, patron du Groupe Avenir Communication, après sa fuite en France. Dans un post sur X, ce dernier a affirmé vouloir « faire face à ses responsabilités » et annoncé son retour pour le 22 décembre. Pourtant, derrière ces mots se cache une réalité bien plus sombre : celle d’un homme qui, plutôt que d’affronter la justice de son pays, a choisi de s’enfuir, laissant derrière lui sa famille, exposée et vulnérable.
Ce départ n’est pas un voyage, mais un abandon. Une trahison envers la justice, envers son pays, et surtout envers les siens.
Madiambal Diagne est au cœur d’une affaire judiciaire majeure, liée à des soupçons de corruption, de fraude et de blanchiment d’argent impliquant la société Ellipse Projects International et des marchés publics d’un montant de 250 milliards de FCFA, attribués sans appel d’offres. Selon les rapports de la CENTIF et les enquêtes en cours, plus de 21 milliards de FCFA de rétrocommissions auraient transité par son entourage, sous couvert de paiements pour des études architecturales et administratives. Face à ces accusations graves, les autorités sénégalaises ont émis une interdiction de sortie du territoire et un avis de recherche. Pourtant, dans la nuit du 23 au 24 septembre 2025, Diagne a réussi à quitter le Sénégal, dans des circonstances encore non élucidées, provoquant le limogeage de hauts responsables de la police.
La réaction de Madiambal Diagne à l’annonce du mandat d’arrêt international est révélatrice : « Je prends note de l’annonce d’un mandat d’arrêt international émis contre moi. Je rappelle que c’est moi-même qui ai informé de ma présence en France et de mon prochain retour au Sénégal. » Une déclaration qui sonne comme une tentative de maîtriser le récit, alors que la réalité est tout autre. Pendant qu’il se réfugie en France, sa femme et deux de ses enfants sont interpellés, placés en garde à vue, et visés par des enquêtes pour leur implication présumée dans l’affaire. Comment un homme peut-il prétendre vouloir « faire face à ses responsabilités » tout en abandonnant les siens à leur sort ? La justice sénégalaise ne se négocie pas à distance, et la République ne se plie pas aux calendriers personnels.
Premièrement, la fuite de Madiambal Diagne est une insulte à la justice sénégalaise. Malgré une interdiction de sortie du territoire et un avis de recherche, il a réussi à quitter le pays, révélant des failles dans le dispositif de contrôle aux frontières et semant le doute sur la crédibilité des institutions. Deuxièmement, son départ est un acte d’égoïsme pur : alors que sa famille est directement visée par les enquêtes, il choisit de se mettre à l’abri, les laissant affronter seuls les conséquences de ses actes. Enfin, ses promesses de retour sonnent creux. Un homme qui fuit plutôt que de répondre à l’appel de la justice ne mérite ni confiance ni indulgence. La justice n’est pas un jeu, et la République ne saurait tolérer qu’un citoyen, surtout un homme public, se soustraie à ses obligations sous prétexte de préparer sa défense depuis l’étranger.
Cette situation rappelle d’autres cas où des personnalités publiques, confrontées à des accusations graves, ont préféré la fuite à l’affrontement judiciaire. Pourtant, dans un État de droit, chacun doit répondre de ses actes devant la justice, sans exception. La différence, ici, est que Madiambal Diagne ne se contente pas de fuir : il laisse sa famille en première ligne, exposant ses proches à des pressions et des poursuites qu’il aurait pu partager s’il était resté.
Madiambal Diagne n’est pas un héros. Il n’est pas un martyr. Il est un fugitif, un homme qui a préféré l’exil à l’honneur. Son comportement est indigne d’un citoyen, indigne d’un père, indigne d’un homme. La justice sénégalaise doit désormais faire son travail, sans faiblesse ni complaisance. La République ne se laisse pas dicter sa conduite par ceux qui la défient. Et la honte, elle, ne connaît pas de frontière.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima Fall.
Mis en ligne : 01/10/2025
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