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Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux le 1er octobre 2025 a choqué l’opinion publique : un homme frappe violemment un cheval avec un morceau de brique, sous les yeux de témoins impuissants. Si l’indignation a été immédiate, cet incident n’est malheureusement que la partie émergée de l’iceberg. Au Sénégal, la maltraitance animale est trop souvent banalisée, tolérée, voire ignorée par les autorités.
Malgré l’existence de lois, leur application reste défaillante, révélant un désintérêt politique et un manque de moyens. Il faut briser ce silence complice et d’exiger un changement radical.
Le Sénégal dispose pourtant d’un cadre légal pour protéger les animaux. La loi pénale sanctionne les actes de cruauté envers les animaux domestiques, et des textes existent pour encadrer leur bien-être. Pourtant, les exemples de maltraitance se multiplient : chevaux surchargés, ânes battus, animaux abandonnés ou tués dans des conditions atroces. Les associations de protection animale, débordées et sous-financées, peinent à agir. Les tribunaux, lents et peu réactifs, laissent souvent les auteurs de ces violences impunis. Comment expliquer une telle inertie ?
Plusieurs dysfonctionnements expliquent cette situation. D’abord, le manque de moyens alloués aux contrôles et aux sanctions : les services vétérinaires et les forces de l’ordre manquent de ressources pour enquêter et poursuivre les auteurs de maltraitance. Ensuite, l’absence de volonté politique : malgré les promesses, peu de mesures concrètes sont prises pour renforcer les peines ou sensibiliser la population. Enfin, la banalisation de ces actes dans la société sénégalaise, où les animaux sont encore trop souvent considérés comme de simples outils de travail ou de divertissement, aggrave le problème.
Les exemples récents sont édifiants : en août 2025, un homme a été interpellé à Diamaguène Sicap Mbao pour avoir maltraité des animaux et tenté de vendre de la viande impropre, mais de tels cas restent rares. La plupart du temps, les auteurs de violences agissent en toute impunité, faute de signalements ou de suites judiciaires. Les associations alertent depuis des années, mais leurs appels restent lettres mortes.
La maltraitance animale n’est pas un problème secondaire. Elle reflète une société qui perd ses repères éthiques et son respect du vivant. Les animaux, qu’ils soient chevaux, ânes ou chiens, jouent un rôle essentiel dans la vie quotidienne, économique et culturelle du Sénégal. Les traiter avec cruauté, c’est aussi dégrader le tissu social et normaliser la violence.
Par ailleurs, la comparaison avec d’autres pays montre que des solutions existent. En France, par exemple, la loi de 2021 a durci les sanctions et mis en place des dispositifs de signalement efficaces. Au Sénégal, rien de tel : les signalements sont rares, les procédures longues, et les condamnations exceptionnelles.
Face à cette situation, une mobilisation collective s’impose. Les autorités doivent renforcer les sanctions et veiller à leur application systématique, allouer des budgets spécifiques à la protection animale et soutenir les associations sur le terrain, lancer des campagnes de sensibilisation dans les écoles, les médias et les lieux publics pour changer les mentalités, et créer des unités spécialisées au sein de la police et de la gendarmerie pour traiter ces dossiers en urgence.
La société civile a aussi un rôle à jouer : signaler les cas de maltraitance, soutenir les refuges, et exiger des comptes aux responsables politiques. Chaque citoyen peut contribuer à faire du Sénégal un pays où le respect des animaux n’est plus une option, mais une priorité.
La vidéo du cheval frappé à coups de brique doit servir de déclic. La maltraitance animale au Sénégal n’est pas une fatalité, mais le résultat d’un laxisme collectif. On doit passer de l’indignation à l’action, pour que plus aucun animal ne subisse de tels sévices. Les lois existent ; il reste à les faire respecter. Le Sénégal mérite mieux que cette indifférence coupable. Agissons, avant qu’il ne soit trop tard.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sokhna Aida B.
Mis en ligne : 05/10/2025
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