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Le 7 octobre 2025, Benyamin Netanyahu s’adresse aux Israéliens avec une promesse solennelle : ramener les otages et mettre fin à la guerre à Gaza. Pourtant, derrière ce discours se cache une réalité bien plus sombre. Depuis des mois, le Premier ministre israélien, acculé par ses échecs, ses scandales et une popularité en chute libre, tente de se présenter en sauveur. Mais les faits révèlent un homme politique prêt à tout pour sauver sa carrière, même au prix de la manipulation de la souffrance des familles et de l’instrumentalisation d’un conflit qui a déjà coûté des milliers de vies.
Depuis deux ans, la guerre à Gaza a plongé Israël dans une crise sans précédent. Plus de 50 otages sont toujours détenus par le Hamas, tandis que la bande de Gaza est ravagée par une catastrophe humanitaire. Netanyahu, au pouvoir depuis 2009, est affaibli par des affaires de corruption, dont le « Qatargate », où ses conseillers sont accusés d’avoir été payés par le Qatar pour promouvoir ses intérêts. Il fait face à un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre et à une opposition grandissante. Les sondages sont sans appel : seulement 27 % des Israéliens estiment qu’il est le plus apte à diriger le pays, et 80 % le tiennent pour responsable des événements du 7 octobre 2023. Plutôt que d’assumer ses responsabilités, il tente de se poser en artisan de la paix, alors que les familles des otages l’accusent d’avoir saboté les négociations par le passé.
Le 4 octobre 2025, Netanyahu déclare à la télévision : « J’espère que dans les prochains jours, nous pourrons ramener tous nos otages. » Il présente le plan de paix proposé par Donald Trump comme le fruit de son « travail diplomatique », alors que les médias américains révèlent qu’il a été forcé d’accepter un accord qu’il rejetait initialement. « Tu es toujours tellement négatif. C’est une victoire : prends-la ! », lui aurait lancé Trump. Cette phrase résume sa stratégie : saisir une opportunité politique, même si elle contredit ses positions passées.
Les manifestations hebdomadaires en Israël, où des centaines de milliers de citoyens réclament la libération des otages et la fin de la guerre, sont un camouflet pour le Premier ministre. Les pancartes « Merci Trump » brandies par la foule montrent que les Israéliens placent leurs espoirs dans l’intervention étrangère, et non dans leur propre dirigeant. Pourtant, Netanyahu continue de jouer la carte de la division, ménageant les ministres extrémistes de sa coalition qui rêvent de réoccuper Gaza, tout en promettant une « victoire totale » sur le Hamas une promesse irréaliste qui prolonge le conflit et aggrave la souffrance.
Son calcul est simple : le retour des otages serait une victoire politique bienvenue, capable d’effacer ses échecs et de lui éviter des élections anticipées. Mais à quel prix ? Les familles des otages, les ex-otages et une grande partie de la société israélienne savent qu’il a longtemps bloqué les négociations, préférant la guerre à un compromis qui aurait pu sauver des vies.
Pendant des mois, Netanyahu a refusé tout accord qui aurait pu libérer les otages, sous prétexte de ne pas « céder au Hamas ». Pourtant, en août 2025, il a finalement ordonné l’ouverture de négociations mais seulement « dans des conditions acceptables pour Israël », une formule vague destinée à apaiser son aile droite. Les familles des otages et des membres de son propre gouvernement l’accusent d’avoir utilisé leur souffrance comme monnaye d’échange politique.
Netanyahu a instrumentalisé la guerre pour détourner l’attention de ses affaires judiciaires et du « Qatargate ». Les frappes sur Gaza, le blocus humanitaire et les opérations militaires ont été utilisés pour maintenir une illusion de fermeté, alors que son seul objectif était de rester au pouvoir.
Le plan Trump, qu’il présente comme une victoire, est en réalité un aveu d’échec. Israël est isolé sur la scène internationale, et Netanyahu n’a d’autre choix que de suivre les directives américaines, sous peine de perdre son dernier allié. Pourtant, il continue de jouer les équilibristes, refusant de rompre avec les extrémistes de sa coalition qui menacent de faire tomber son gouvernement s’il fait trop de concessions.
Combien de vies israéliennes et palestiniennes ont été sacrifiées pour que Netanyahu puisse se présenter en héros ? Les manifestations massives à Tel-Aviv, où des centaines de milliers de personnes scandaient « Ramenez-les tous ! » et « Arrêtez la guerre ! », montrent que le peuple israélien n’est plus dupe.
L’histoire regorge d’exemples de dirigeants qui ont sacrifié leur peuple pour leur survie politique. Comme Netanyahu, ils ont utilisé la guerre, la peur et la division pour se maintenir au pouvoir, quitte à aggraver les crises qu’ils prétendent résoudre. Mais rares sont ceux qui, comme lui, ont poussé le cynisme jusqu’à transformer la libération d’otages en argument électoral, tout en sabotant les accords qui auraient pu les sauver.
Netanyahu incarne aujourd’hui l’échec d’une politique fondée sur l’opportunisme, la manipulation et le mépris des vies humaines. Son refus de céder le pouvoir, malgré ses échecs répétés, montre qu’il place ses intérêts personnels au-dessus de tout. Les Israéliens, les Palestiniens et la communauté internationale ne peuvent plus se permettre de subir les conséquences de son obstination.
La question n’est plus de savoir si Netanyahu peut rebondir, mais combien de vies seront encore sacrifiées avant qu’il ne quitte enfin la scène. La paix à Gaza et le retour des otages ne seront possibles que lorsque Israël aura un dirigeant capable de placer l’intérêt général au-dessus de sa propre survie politique. En attendant, le peuple israélien continue de manifester, et le monde regarde avec l’espoir que la raison l’emportera enfin sur le calcul cynique d’un homme qui a trop longtemps confondu le pouvoir avec l’impunité.
Un dirigeant qui préfère la guerre à la paix, et sa carrière au bien-être de son peuple, n’a plus sa place à la tête d’un État.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Cheikh Dione.
Mis en ligne : 11/10/2025
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