Une sanction méritée : Salimata Dieng et les règles qu’elle a piétinées - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 15/10/2025 12:10:00

Une sanction méritée : Salimata Dieng et les règles qu’elle a piétinées

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Le limogeage de Salimata Dieng, adjointe secrétaire générale nationale de la Jeunesse Patriotique du Sénégal (JPS) et chargée de mission à la Présidence, fait suite à un post Facebook dans lequel elle dénonce « un laxisme grandissant » au sein du PASTEF et une jeunesse « cantonnée à des titres de chargés de mission sans missions réelles ». Si son texte a suscité des débats, sa méthode est inacceptable : un collaborateur du Président de la République ne peut critiquer publiquement l’autorité qu’il est censé servir. Son limogeage n’est pas une sanction arbitraire, mais une réponse nécessaire à une faute grave : l’indiscipline militante et le manque de loyauté envers l’institution.

Depuis l’arrivée du PASTEF au pouvoir, des tensions internes minent le parti, notamment autour de la gestion de la jeunesse et des militants. Salimata Dieng, figure de la JPS, a choisi de rendre publiques ses frustrations, plutôt que d’utiliser les canaux internes pour exprimer ses préoccupations. Son poste, qu’elle qualifie elle-même de « coquille vide », lui a été confié par le Président Diomaye Faye. Si elle le juge inutile, pourquoi l’accepter et, surtout, pourquoi le discréditer en public ? Son attitude reflète une méconnaissance des règles élémentaires de la discipline partisane et de la responsabilité étatique.

Salimata Dieng a franchi une ligne rouge. En tant que collaboratrice du Palais, elle avait le devoir de réserve et de loyauté. Son post, loin d’être un acte de courage, est une trahison envers le parti et le gouvernement. Elle a non seulement sapé l’autorité du Président, mais aussi affaibli la cohésion du PASTEF, déjà fragilisé par des divisions internes. Son limogeage est la conséquence logique de son incapacité à assumer ses responsabilités avec rigueur et discrétion.

Un parti politique ne peut fonctionner si ses membres critiquent publiquement leurs propres dirigeants. La critique interne est nécessaire, mais elle doit rester constructive et discrète. En rendant publique sa frustration, Salimata Dieng a nui à l’image du PASTEF et du gouvernement, alors que son rôle était de les soutenir.

Elle se présente comme une défenseure de la jeunesse, mais son attitude dessert la cause qu’elle prétend défendre. En discréditant le parti, elle décourage les jeunes militants et affaiblit leur position.

Dans de nombreux pays africains, des collaborateurs ont été limogés pour des critiques publiques jugées déstabilisatrices. En Côte d’Ivoire, sous Gbagbo, des proches ont été évincés pour des raisons similaires, rappelant que la loyauté et la cohésion sont essentielles dans l’exercice du pouvoir.

Occuper un poste à la Présidence implique une obligation de réserve. Son poste n’était pas un droit, mais une mission de service. En le discréditant, elle a trahi la confiance placée en elle.

Le PASTEF n’est pas le seul parti à connaître des tensions internes. Cependant, la manière dont Salimata Dieng a exprimé ses critiques est exceptionnellement dommageable. Contrairement à d’autres mouvements où les désaccords se règlent en interne, son approche publique a exposé les failles du parti à l’extérieur, offrant des munitions à ses adversaires. En Afrique, les partis qui réussissent sont ceux qui savent gérer leurs conflits sans les étaler sur la place publique.

Le limogeage de Salimata Dieng est un rappel à l’ordre : on ne peut servir un parti et un gouvernement tout en les sapant publiquement. Son cas doit servir d’exemple : la critique est légitime, mais elle doit se faire dans le respect des règles et des hiérarchies. Le PASTEF, comme tout parti au pouvoir, a le devoir de se montrer exemplaire. Salimata Dieng a choisi la voie de l’indiscipline ; le Président a répondu par la fermeté. C’est une décision juste, qui rappelle que la loyauté et la responsabilité sont les fondements de l’engagement militant et étatique.

Si Salimata Dieng voulait vraiment défendre la jeunesse, elle aurait dû agir en interne, proposer des solutions, et travailler à l’unité du parti. En choisissant la tribune publique, elle a trahi sa mission et mériterait, au-delà du limogeage, une remise en question profonde de son engagement. Le PASTEF a besoin de militants constructifs, pas de critiques destructeurs.

Comment concilier liberté de critique et discipline partisane dans un mouvement politique ? Où place-t-on la limite entre loyauté et dénonciation ?

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Balla Diop.
Mis en ligne : 15/10/2025

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