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Dans notre société sénégalaise, on nous enseigne depuis l’enfance que la famille est un pilier, que le mariage est sacré et que la confiance mutuelle est la base d’une relation durable. Pourtant, parfois, la réalité nous frappe de manière cruelle, et on se rend compte que ces repères peuvent devenir nos pires illusions. Mon histoire, personnelle et douloureuse, illustre à quel point la trahison peut surgir là où l’on s’y attend le moins.
Je m’appelle Aissatou, j’ai 22 ans, et j’ai rencontré mon mari, Mamadou, en 2020 alors que j’avais à peine 18 ans. Notre relation a commencé comme beaucoup d’autres : pleine d’innocence, de promesses et de rêves. Très vite, je suis tombée enceinte. Par peur pour mes études, j’avais pensé à interrompre ma grossesse, mais Mamadou m’a suppliée de garder l’enfant. J’ai accepté, portée par l’espoir que notre amour pourrait tout surmonter. Il a pris soin de moi, nous avons emménagé ensemble dans un appartement qu’il avait loué, et pendant un temps, la vie semblait parfaite.
Mais comme souvent, le bonheur n’est jamais linéaire. Un an après la naissance de notre premier enfant, Mamadou m’a annoncé que nous devions déménager pour des raisons financières. Confiant en ses promesses, j’ai accepté. Il m’a acheté une voiture pour me faciliter la vie avec mon bébé, et il venait nous rendre visite régulièrement. La vie semblait reprendre son cours… jusqu’au jour où j’ai commencé à remarquer des appels répétés d’une autre femme. Mamadou assurait qu’il s’agissait de sa patronne. Je l’ai cru, jusqu’au moment où j’ai confronté cette dame, Fatou, qui m’a d’abord menti en prétendant être sa cousine.
Fatou et moi sommes devenues proches, partageant nos inquiétudes et nos expériences. Elle m’encourageait, surtout pendant ma grossesse, à rester forte et à ne pas me laisser submerger par la suspicion. Mais la vérité est tombée comme un couperet : elle est sa première épouse, la véritable co-épouse de Mamadou. La révélation est survenue une semaine avant mon accouchement. Les preuves étaient irréfutables : photos, vidéos et les enfants qu’elle avait eus avec lui avant moi.
Ce que cette situation révèle dépasse ma douleur personnelle. Elle met en lumière les conséquences de la duplicité dans le couple et le rôle de la famille dans le maintien de certaines illusions. Ma famille et mes amis savaient, mais ont choisi de me protéger de la vérité, me laissant découvrir la trahison au moment le plus vulnérable de ma vie. La société tolère encore trop souvent la polygamie cachée et les manipulations conjugales, laissant les femmes dans des positions d’extrême vulnérabilité émotionnelle.
Aujourd’hui, je suis déchirée entre l’amour que je porte à Mamadou et la colère contre cette tromperie. La polygamie, lorsqu’elle est cachée, n’est pas un choix équilibré : elle engendre trahison, méfiance et souffrance. Il est urgent que nous, en tant que société, encouragions la transparence, la communication et le respect mutuel dans le mariage. La confiance ne peut survivre que dans la clarté et l’honnêteté.
Mon histoire est un appel à la réflexion : aimer, c’est aussi protéger son cœur et exiger la vérité. Les femmes ne doivent pas être placées dans des situations où elles sont trompées, isolées et forcées à choisir entre loyauté et dignité. Nous devons parler, dénoncer et éduquer pour que de telles situations ne deviennent plus des tragédies silencieuses dans nos familles sénégalaises.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 28/10/2025
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