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Le 22 octobre, une opération orchestrée par l’ICE sur Canal Street à New York a abouti à l’arrestation de neuf migrants, dont cinq Sénégalais. Bien que l’agence justifie cette intervention par la lutte contre la criminalité, la diffusion publique des informations personnelles des interpellés constitue une atteinte inacceptable à la présomption d’innocence. Cette situation soulève des questions sur les méthodes employées par les autorités et renforce la méfiance du public envers celles-ci.
L’ICE, soutenue par la police locale, a prétendu cibler des « activités criminelles » sur cette célèbre artère commerciale. Cependant, le choix de rendre publiques les photos et les antécédents judiciaires des individus arrêtés soulève des préoccupations éthiques. En effet, l’agence a détaillé les infractions présumées des cinq Sénégalais, allant de la contrefaçon à la possession de drogue, tout en les qualifiant de « criminels étrangers dangereux ». Ce type de langage, qui amalgame immigration et criminalité, est non seulement trompeur, mais également dangereux.
En tant que citoyen, je suis profondément troublé par la manière dont l’ICE a choisi de traiter ces arrestations. Publier les noms et les photos des individus avant qu’ils ne soient jugés n’est pas seulement une violation de la présomption d’innocence, c’est une stigmatisation qui peut avoir des conséquences dévastatrices sur leur vie. À l’instar d’une chasse aux sorcières, cette approche alimente la peur et la méfiance, tant envers les immigrants qu’envers les institutions qui sont censées protéger les droits de chacun.
La décision de l’ICE d’exposer publiquement ces individus s’inscrit dans une stratégie plus large de désignation nominale et de « publicisation » de l’immigration. Cela rappelle les pratiques médiatiques des années passées, où des campagnes de peur étaient orchestrées pour justifier des mesures de sécurité draconiennes. En effet, cette approche rappelle les dérives de l’histoire, où l’angoisse face à l’étranger était utilisée pour justifier des politiques discriminatoires.
Les défenseurs des droits humains soulignent que cette méthode « sacrifie la présomption d’innocence et la dignité des personnes concernées ». En exposant les détails personnels de ces migrants, l’ICE envoie un message clair : la vie privée et les droits fondamentaux peuvent être sacrifiés sur l’autel de la sécurité. En ce sens, cette opération est non seulement une atteinte à la dignité humaine, mais aussi un affront à la justice.
Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe de l’ICE, a défendu cette pratique en invoquant une politique de « transparence ». Pourtant, il est évident que cette transparence n’est qu’un écran de fumée pour masquer une politique anti-immigration agressive. En affirmant que « les étrangers en situation irrégulière criminels ne sont pas les bienvenus aux États-Unis », l’administration actuelle s’inscrit dans une logique de division et de stigmatisation.
L’opération de l’ICE à Canal Street illustre une dérive préoccupante dans le traitement des migrants aux États-Unis. La diffusion publique des informations personnelles des interpellés est une violation flagrante de leur présomption d’innocence, renforçant ainsi la méfiance envers les autorités. En tant que société, nous devons nous opposer à ces pratiques qui portent atteinte aux droits humains fondamentaux.
Je vous invite, chers lecteurs, à réfléchir à ces questions et à vous engager dans la lutte pour la protection des droits des migrants. Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix et exiger un traitement juste et humain pour tous, indépendamment de leur statut. La dignité humaine ne devrait jamais être un sujet de débat.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Philippe Gueye.
Mis en ligne : 03/11/2025
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