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Dans un entretien accordé à L’Observateur, Maïmouna Ndour Faye, directrice générale de 7TV, revient sur une agression au couteau qui a failli lui coûter la vie. Son récit, empreint de douleur et de frustration, révèle une réalité inquiétante : les journalistes, en particulier ceux qui osent s’exprimer sur des sujets sensibles, sont souvent la cible de violences politiques. Cette situation alarmante souligne la nécessité de protéger les voix critiques dans notre société.
Le 29 février au 1er mars 2024, Maïmouna Ndour Faye a été agressée dans ce qui semble être une tentative délibérée de la réduire au silence. Ce type d’attaque n’est pas un fait isolé ; il s’inscrit dans un contexte où les journalistes sont de plus en plus exposés à des violences physiques et psychologiques, souvent en raison de leurs engagements. En effet, dans un climat où la liberté de la presse est constamment menacée, chaque agression devient un symbole de la lutte pour la vérité et la transparence.
Dans son témoignage, Ndour Faye évoque non seulement l’horreur de l’agression, mais aussi le silence accablant qui l’entoure. Elle déclare que l’enquête n’a jamais réellement avancé, affirmant que « l’enquête a été bloquée ». Ce constat est révélateur d’un système qui, loin de protéger les journalistes, semble parfois complice des attaques dont ils sont victimes. Sa comparaison avec une tentative de la « faire taire » souligne la gravité de la situation : les journalistes ne sont pas seulement attaqués physiquement, mais aussi moralement, dans une stratégie visant à les dissuader de poursuivre leur travail.
Premièrement, l’agression de Ndour Faye illustre une tendance inquiétante où les voix critiques sont systématiquement ciblées. Les journalistes qui osent dénoncer des abus ou des injustices s’exposent à des représailles, qu’elles soient physiques, comme dans son cas, ou médiatiques. Deuxièmement, le manque de progrès dans l’enquête témoigne d’une absence de volonté politique de protéger les journalistes, renforçant l’idée que ces attaques sont souvent tolérées, voire encouragées. Enfin, le lynchage médiatique dont elle a été victime pendant son hospitalisation révèle une dynamique perverse où la victime devient la cible, amplifiant ainsi le climat de peur qui pèse sur la profession.
Ma réflexion repose sur la nécessité de reconnaître le rôle crucial des journalistes dans la société. Ils sont les gardiens de la vérité, souvent au péril de leur propre sécurité. En dénonçant les attaques dont ils sont victimes, comme le fait Ndour Faye, ils mettent en lumière une réalité que beaucoup préfèrent ignorer. Ce silence complice, qui entoure les agressions, ne fait qu’encourager les violences à l’égard de ceux qui osent s’exprimer. Il est impératif que la société civile réagisse, non seulement pour soutenir les journalistes, mais aussi pour exiger des comptes à ceux qui orchestrent ces violences.
Des études récentes montrent que les journalistes dans de nombreux pays, y compris au Sénégal, sont de plus en plus exposés à des menaces physiques et psychologiques. Selon des rapports d’organisations de défense des droits de l’homme, ces attaques sont souvent motivées par des considérations politiques. De plus, le climat d’impunité qui entoure ces agressions contribue à la stigmatisation des journalistes, rendant leur travail encore plus périlleux. Il est donc essentiel de renforcer les protections juridiques et de promouvoir une culture de respect envers les professionnels des médias.
Le récit de Maïmouna Ndour Faye n’est pas qu’une simple histoire d’agression, mais un cri d’alarme sur la situation des journalistes dans notre société. Son expérience révèle les dangers auxquels ils font face et la nécessité de soutenir leur travail. La lutte pour la liberté de la presse doit être une priorité collective, car chaque voix éteinte est une perte pour la démocratie.
Il est essentiel de prendre conscience de ces enjeux et de soutenir les journalistes dans leur quête de vérité. Agissons pour un environnement où la liberté d’expression est protégée et valorisée.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Salif Bodian.
Mis en ligne : 15/11/2025
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