Corruption au Sénégal : Lat Diop, un énième cas d'Impunité - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Eva | Publié le 20/11/2025 03:11:30

Corruption au Sénégal : Lat Diop, un énième cas d'Impunité

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La décision de la Cour suprême du Sénégal de libérer Lat Diop, ancien ministre des Sports et ex-directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE), a suscité de vives réactions dans l’opinion publique. Plusieurs sources soulignent que cette affaire, marquée par des accusations de détournement de deniers publics, extorsion de fonds et blanchiment de capitaux, a divisé la population. Certains y voient une victoire de la justice et de la présomption d’innocence, tandis que d’autres dénoncent une nouvelle illustration de l’impunité des élites et un coup porté à la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires.

Les réactions sur les réseaux sociaux et dans la presse reflètent un profond sentiment d’injustice. Des commentaires comme « Ils vont tous finalement être libérés en liberté provisoire définitive comme au temps de Macky » ou « On libère et les pauvres restent bloqués » témoignent d’un découragement face à un système judiciaire perçu comme inégalitaire.

La libération de Lat Diop, après plus d’un an de détention préventive, est perçue par une partie de la population comme un traitement de faveur réservé aux personnalités influentes, d’autant plus que les accusations portent sur des montants dépassant 8 milliards de francs CFA. Cette décision, bien qu’encadrée par des mesures de contrôle judiciaire (bracelet électronique, interdiction de quitter le territoire), est vécue comme un signe que les puissants échappent aux conséquences de leurs actes, tandis que les citoyens ordinaires subissent le poids de la loi sans la même clémence.

Cette affaire, qui a tenu en haleine l’opinion publique pendant des mois, met en lumière un malaise plus large : le sentiment que la justice sénégalaise ne protège pas équitablement tous les citoyens. La contestation du parquet général, qui avait tenté de maintenir Lat Diop en détention en s’appuyant sur un rapport d’expertise finalement écarté, a renforcé l’idée d’un système où les preuves peuvent être manipulées ou ignorées selon l’influence des accusés. Pour beaucoup, cette libération provisoire, même sous conditions, est un symbole de l’incapacité des institutions à lutter efficacement contre la corruption et à garantir une justice transparente et impartiale.

En comparaison avec d’autres contextes, comme en France ou dans certains pays africains, où des personnalités politiques ou économiques accusées de crimes similaires ont été maintenues en détention jusqu’à leur procès, la décision sénégalaise apparaît comme une exception troublante. Elle risque d’alimenter la défiance envers les institutions et de décourager les lanceurs d’alerte et les citoyens engagés dans la lutte contre la corruption.

Face à cette situation, il faut que la justice sénégalaise redouble d’efforts pour regagner la confiance de la population. Cela passe par une transparence accrue dans les procédures, une application rigoureuse et égale de la loi, et une communication claire sur les motifs des décisions judiciaires. Sans cela, le risque est grand de voir s’installer un climat de résignation et de cynisme, où les citoyens ne croient plus en la capacité de l’État à les protéger contre les abus de pouvoir.

La libération de Lat Diop doit servir de signal d’alarme : il faut réformer en profondeur le système judiciaire pour qu’il cesse d’être perçu comme un instrument au service des puissants et redevienne un pilier de la démocratie et de l’équité. Les Sénégalais méritent une justice qui les protège tous, sans distinction de statut ou d’influence. La crédibilité des institutions en dépend.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Diarra Bousso.
Mis en ligne : 20/10/2025

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