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L’affaire Vincent Bolloré, qui concerne l’attribution des ports de Lomé et Conakry entre 2009 et 2011, met en lumière l’inefficacité du système judiciaire français face à la corruption. Alors que le milliardaire français pourrait bientôt être jugé en France, On doit se demander si notre justice est vraiment à la hauteur des enjeux. Cette procédure, qui s’éternise depuis 2013, est le reflet d’un système défaillant, incapable de traiter les affaires de corruption avec la rigueur nécessaire.
Depuis l’ouverture de l’enquête en 2013, Vincent Bolloré est soupçonné d’avoir obtenu la gestion des ports de Lomé et de Conakry grâce à des pratiques douteuses, en échange de remises offertes par sa société Havas. Cette dernière, chargée de la communication des présidents Gnassingbé et Condé lors des élections de 2010, se retrouve au cœur d’un scandale qui interroge notre capacité à juger les puissants. À l’heure où les citoyens aspirent à une justice équitable, l’affaire Bolloré s’apparente à un véritable test pour notre système judiciaire.
L’issue de cette affaire semble se dessiner lentement, mais elle soulève des questions sur notre volonté de lutter contre la corruption. La cour d’appel a récemment rejeté la demande de Bolloré d’annuler la procédure, mais cela ne fait que prolonger une attente qui devient insupportable. En 2021, le milliardaire et deux de ses anciens collaborateurs ont reconnu les faits en acceptant de payer une amende de 375 000 euros. Ce type d’accord, qui pourrait être perçu comme une simple tape sur les doigts, est révélateur de la manière dont notre justice traite les affaires de corruption : avec une légèreté déconcertante. C’est comme si nous étions en train de jouer à un jeu où les règles ne s’appliquent qu’aux petits joueurs, laissant les grands se faufiler entre les mailles du filet.
Pourtant, cette situation n’est pas une fatalité. Loin de là. Les associations anticorruption telles que Sherpa et Anticor, qui se sont constituées parties civiles, voient dans cette annonce une victoire. Mais de quelle victoire parlons-nous ? Une victoire qui reste en surface, alors que les véritables enjeux de la corruption demeurent largement inexplorés. Le système judiciaire français semble, en effet, plus enclin à protéger les intérêts des puissants qu’à défendre les droits des citoyens. C’est un peu comme si nous assistions à un spectacle où les acteurs principaux sont à l’abri, tandis que le public, lui, est laissé dans l’ignorance. La lenteur de la procédure judiciaire ne fait qu’accentuer ce sentiment d’impuissance.
Il est impératif de comprendre que cette affaire ne concerne pas seulement Vincent Bolloré, mais représente un symptôme d’un mal plus profond. La corruption, souvent perçue comme un fléau lointain, est en réalité ancrée dans les rouages mêmes de notre société. La justice doit être un rempart contre cette dérive, mais elle semble souvent complice de ceux qui détiennent le pouvoir et l’argent. En continuant à laisser traîner des affaires aussi sensibles, nous envoyons un message clair : la corruption est tolérée, tant que le coupable est influent.
De nombreuses études montrent que la corruption a des conséquences dévastatrices sur le développement économique et social. Selon Transparency International, la France est classée 23ème sur 180 pays en matière de perception de la corruption. Ce classement témoigne d’un manque de confiance croissant des citoyens envers leurs institutions. Si nous ne prenons pas cette affaire au sérieux, nous risquons de voir notre société se fracturer davantage, laissant place à un cynisme ambiant face aux promesses d’une justice équitable.
L’affaire Vincent Bolloré est un révélateur de l’inefficacité de notre système judiciaire face à la corruption. La lenteur des procédures et la légèreté des sanctions ne font que renforcer le sentiment d’impunité des puissants. On doit exiger une justice plus rigoureuse et plus équitable. La corruption ne doit pas être une fatalité, mais un combat que nous devons mener ensemble.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Florent F.
Mis en ligne : 24/11/2025
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