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Récemment, lors d’un tera-meeting à Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko a accablé Abdourahmane Diouf, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, d’accusations de surfacturation liées à un projet de 45,3 milliards de FCFA pour des infrastructures universitaires. Cette accusation semble davantage être une manœuvre pour détourner l’attention des véritables enjeux de gestion qui minent l’administration Sonko.
Le projet en question, qui concerne la construction de 143 bâtiments et la réhabilitation de 29 autres dans plusieurs universités sénégalaises, a été attribué par le biais d’un appel d’offres restreint. Bien que les procédures aient été validées par les instances compétentes, les accusations de surfacturation lancées par le Premier ministre soulèvent des interrogations sur la transparence et la gestion des fonds publics. Dans un contexte où la confiance du public envers l’administration est déjà ébranlée, ces allégations pourraient servir de diversion.
Les accusations formulées par Sonko à l’encontre de Diouf sont fondées sur des allégations de surfacturation, mais il est crucial de s’interroger sur le timing et l’intention derrière ces accusations. En effet, alors que le pays fait face à des défis majeurs en termes de gouvernance et de gestion des ressources, pointer du doigt un ancien ministre peut sembler être une stratégie pour éviter de traiter les véritables problèmes au sein de son administration. Comme un magicien qui détourne l’attention du public, Sonko pourrait chercher à masquer ses propres lacunes en matière de gestion.
Premièrement, l’absence de modification du montant global du projet, même après six mois de révisions à la Primature, indique que les accusations de surfacturation manquent de fondement solide. De plus, le fait qu’aucun contrat n’ait encore été signé renforce l’idée que les allégations de Sonko sont prématurées. En outre, les entreprises concernées, telles que Mega Plus et BTP/Sarl, ont accepté de renégocier certaines conditions, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a eu surfacturation. Au contraire, cela pourrait être interprété comme une volonté de collaboration pour réaliser le projet dans les meilleures conditions possibles.
L’intervention de la Primature dans ce dossier soulève des questions sur le véritable objectif de cette accusation. En effet, alors que le pays est confronté à des problèmes de corruption et de mauvaise gestion, il serait plus judicieux pour le Premier ministre de se concentrer sur l’amélioration de la transparence et de l’efficacité de son administration, plutôt que de s’engager dans une polémique qui pourrait lui coûter en crédibilité. À l’instar d’un chef d’orchestre qui choisit de focaliser l’attention sur un musicien maladroit pour masquer un désaccord général, Sonko semble vouloir détourner l’attention des véritables enjeux qui nécessitent une action urgente.
Pour soutenir cette analyse, il est pertinent de rappeler que la gestion des projets d’infrastructure au Sénégal a souvent été entachée de controverses. Les précédents ministères ont également été critiqués pour leur manque de transparence. En ce sens, les accusations de Sonko pourraient être perçues comme une tentative de se dédouaner face à une gestion qui laisse à désirer. De plus, l’implication du nouveau ministre des Infrastructures, Déthié Fall, dans le suivi du projet pose la question de la continuité et de la responsabilité des décisions prises antérieurement.
Les accusations de surfacturation portées par le Premier ministre Ousmane Sonko à l’encontre d’Abdourahmane Diouf semblent davantage relever d’une stratégie de diversion que d’une véritable préoccupation pour la transparence des marchés publics. Plutôt que de s’engager dans une guerre de mots, il serait plus constructif pour Sonko de se concentrer sur les problèmes de gestion qui affectent son administration.
Les citoyens doivent rester vigilants et critiques face à ces accusations. Un engagement collectif pour réclamer plus de transparence et de responsabilité dans la gestion des fonds publics est nécessaire pour garantir un avenir meilleur au Sénégal.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Demba Fall.
Mis en ligne : 25/11/2025
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