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Dans un discours récent au Téraméeting, Ousmane Sonko a lancé un appel à l’emprisonnement de ceux qui osent contester l’existence de la dette cachée du Sénégal. Ce discours, qui pourrait sembler être une quête de vérité, révèle en réalité une volonté de museler toute forme de dissentiment. Mon analyse s’attache à démontrer comment cette approche répressive s’inscrit dans une stratégie de peur, visant à contrôler le débat public.
La question de la dette nationale est un sujet brûlant au Sénégal, exacerbée par les révélations sur les malversations des régimes précédents. Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, a souvent utilisé cette problématique pour galvaniser ses partisans, tout en se posant en défenseur du peuple. Toutefois, derrière cet engagement se cache une méthode inquiétante qui mérite d’être examinée de près.
Dans son allocution, Sonko a exposé la dette nationale, affirmant qu’elle dépasse aujourd’hui 130 % du PIB, un chiffre alarmant qui dépasse les seuils fixés par l’UEMOA. Il a martelé que ceux qui nient cette réalité doivent être « jetés en prison », une déclaration qui, sous couvert de justice, semble plutôt être un appel à la répression. En agissant ainsi, Sonko se positionne non pas comme un homme politique cherchant à rassembler, mais comme un leader autoritaire, prêt à écraser toute opposition.
Premièrement, cette utilisation de la peur pour museler la contestation est profondément problématique. En comparant Sonko à un dictateur qui, par la terreur, cherche à asseoir son pouvoir, il devient clair que sa vision de la démocratie est déformée. Deuxièmement, en prônant l’emprisonnement de ceux qui osent questionner ses affirmations, il ne fait que renforcer un climat de méfiance et de division au sein de la société. Comme un chef de guerre, il désigne des ennemis à abattre au lieu d’encourager un dialogue constructif.
Sonko, en se présentant comme le sauveur du peuple, utilise des tactiques qui rappellent les régimes autoritaires. Il s’érige en défenseur de la vérité tout en brandissant la menace de la prison contre ceux qui osent contredire sa version des faits. Cette stratégie est non seulement dangereuse, mais elle est également révélatrice d’une volonté de contrôler le discours public. En effet, en rendant la contestation illégitime, il cherche à établir un monopole sur la vérité, semblable à un tyran qui impose sa vision du monde.
Pour renforcer cette analyse, il est normal de rappeler que des études sur les régimes autoritaires montrent que la répression de la dissidence est souvent le signe d’une faiblesse politique. Les dirigeants qui s’accrochent au pouvoir par la peur finissent généralement par s’effondrer, car ils ne peuvent pas construire un véritable consensus. De plus, les institutions internationales, telles que le FMI, mettent en garde contre les dérives autoritaires, soulignant que la transparence et le dialogue sont des piliers essentiels de la bonne gouvernance.
Le discours d’Ousmane Sonko, bien qu’il soulève des questions légitimes sur la gestion de la dette, révèle une approche alarmante fondée sur la peur et la répression. En appelant à l’emprisonnement de ceux qui contestent sa vision, il met en péril les fondements mêmes de la démocratie. Nous devons rester vigilants face à cette dérive autoritaire et défendre la liberté d’expression, car c’est seulement par le dialogue que nous pourrons construire un avenir meilleur pour le Sénégal.
Je vous invite, chers lecteurs, à vous engager activement dans le débat public. Ne laissez pas la peur dicter notre avenir. Remettons en question, discutons et construisons ensemble un Sénégal où chaque voix compte.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Phillipe.
Mis en ligne : 26/11/2025
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