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Le marché de gré à gré accordé pour la reconstruction du CHU Aristide Le Dantec, chiffré à 92 milliards de FCFA, est une véritable aberration qui illustre à quel point la gestion des fonds publics au Sénégal est marquée par l’opacité et le favoritisme. Ce projet, censé améliorer le système de santé, met en péril la confiance des citoyens envers leurs institutions.
Le CHU Le Dantec, un établissement clé du paysage sanitaire sénégalais, est en pleine restructuration, mais le mode de passation du marché suscite des interrogations légitimes. L’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) peine à effectuer un audit en raison du refus du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (Fonsis) de fournir les documents nécessaires. Ce blocage est révélateur d’une gestion opaque qui ne peut que soulever des doutes sur l’intégrité du processus.
L’attribution du marché à un groupement d’entreprises, Ghesa Ingenieria y Technologia Sa et Quantum Solutions Emerging Markets Sl, a été effectuée par entente directe, une méthode réservée aux situations exceptionnelles. Pourtant, après un avis défavorable de la Direction centrale des marchés publics (DCMP), le Fonsis a contourné cette décision en s’adressant au Comité de règlement des différends (CRD) de l’ARMP. La présidence de la République a justifié cette intervention par l’urgence de « protéger les intérêts essentiels de l’État », une excuse qui, à l’instar d’une promesse électorale, semble bien fragile face à la réalité des faits.
Les incohérences sur les délais et les montants sont frappantes. Initialement, les travaux devaient s’achever en 2023, mais la livraison est désormais repoussée à 2026, soit un retard de plus de deux ans. Les fluctuations budgétaires, passant de 86,5 milliards à 90 milliards puis finalement à 92 milliards, témoignent d’une gestion chaotique et d’un manque de transparence. Comme une marionnette aux fils coupés, ce projet semble être dirigé par des intérêts qui échappent au contrôle public.
De plus, l’ARMP a exigé un suivi rigoureux des prix et un rapport détaillé sur l’exécution des travaux, mais le refus du Fonsis de coopérer avec l’ARCOP envoie un message clair : la transparence n’est pas leur priorité. Cette situation rappelle les promesses non tenues des gouvernants qui, à chaque élection, promettent de mettre fin à la corruption sans jamais passer à l’acte.
Ce marché de gré à gré de 92 milliards de FCFA ne fait pas que soulever des questions sur la gestion des fonds publics ; il érode la confiance des citoyens envers leurs dirigeants. La situation actuelle est comparable à une maison dont les fondations sont rongées par des termites : tant que la transparence et la responsabilité ne seront pas restaurées, le projet, tout comme la confiance du public, est voué à s’effondrer.
Des enquêtes supplémentaires pourraient révéler des liens entre les décideurs et les entreprises attributaires, alimentant les soupçons de favoritisme et de corruption. Des précédents dans d’autres secteurs montrent que l’absence de contrôle mène souvent à des dérives financières. Le cas du CHU Le Dantec n’est qu’un exemple parmi tant d’autres d’une gouvernance défaillante qui doit être dénoncée.
La situation actuelle du marché de gré à gré pour le CHU Le Dantec est une illustration parfaite de la gestion opaque et douteuse des fonds publics au Sénégal. Les retards, les incohérences budgétaires et le refus de transparence ne peuvent être acceptés. Il faut que les citoyens s’engagent et exigent des comptes de leurs dirigeants.
Ne laissons pas l’opacité gouverner notre système de santé ; exigeons des réponses et un changement radical dans la manière dont nos ressources sont gérées.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Cheikh Tidiane.
Mis en ligne : 27/10/2025
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