Des rues dégagées, mais à quel prix ? : L’illusion d’un changement à Dakar - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 29/11/2025 08:11:30

Des rues dégagées, mais à quel prix ? : L’illusion d’un changement à Dakar

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

Le ministère de l’Intérieur a récemment annoncé le lancement d’une opération de désencombrement dans la région de Dakar, visant à retirer les épaves et à libérer les voies publiques. Cependant, cette initiative soulève des interrogations quant à la réelle volonté du gouvernement de s’attaquer aux problèmes de circulation de manière durable. En effet, il semble que l’accent soit davantage mis sur l’apparence que sur la mise en place de solutions concrètes.

Dakar, comme de nombreuses grandes villes africaines, est confrontée à une crise de circulation chronique. Les véhicules abandonnés et les occupations anarchiques sont des symptômes d’un mal plus profond : un manque de planification urbaine et une gestion inefficace des infrastructures. Dans ce contexte, le ministère de l’Intérieur, sous l’impulsion du Gouverneur, a décidé de lancer une vaste opération de désencombrement. Pourtant, cette démarche apparaît comme une solution superficielle à un problème structurel.

L’annonce du ministère, bien que saluée par certains, semble se limiter à des actions ponctuelles. Les premières interventions à Rufisque Est et au Plateau, bien que coordonnées avec les mairies et soutenues par la SONAGED et la Direction du Cadre de Vie, ne peuvent masquer l’absence d’une stratégie globale. Comme un pansement sur une plaie béante, ces opérations ne s’attaquent pas aux causes profondes de l’encombrement. Loin de restaurer l’ordre, la sécurité et la fluidité de la circulation, elles risquent de ne faire qu’effleurer un problème qui nécessite une approche plus systémique.

Premièrement, la question de la durabilité des solutions mises en œuvre se pose. En effet, retirer les véhicules abandonnés sans un plan de gestion des déchets et des infrastructures ne fera que déplacer le problème. À l’instar d’un jardinier qui arrache les mauvaises herbes sans s’occuper des racines, le ministère semble se contenter d’une action superficielle. Deuxièmement, cette opération pourrait être perçue comme une manœuvre électorale, destinée à redorer l’image du gouvernement plutôt qu’à apporter des réponses concrètes aux préoccupations des citoyens. Les Dakarois ne demandent pas seulement à voir des rues dégagées, mais des solutions qui améliorent réellement leur quotidien.

Il est temps de questionner la logique derrière cette opération de désencombrement. Pourquoi ne pas investir dans des infrastructures de transport en commun, améliorer la circulation et encourager des pratiques de mobilité durable ? Au lieu de cela, le ministère semble privilégier une approche cosmétique. Comme un architecte qui se contente de peindre les murs d’un bâtiment en ruine, cette initiative ne fait que masquer les défauts sans jamais s’attaquer à la structure même du problème.

Des études récentes sur la mobilité urbaine à Dakar montrent que des solutions intégrées, incluant le développement de transports publics efficaces et des politiques de stationnement, pourraient réduire significativement la congestion. Les exemples de villes comme Addis-Abeba, qui a investi dans un système de tramway, illustrent qu’une vision à long terme est non seulement possible, mais nécessaire. Le ministère de l’Intérieur devrait s’inspirer de telles initiatives pour ne pas tomber dans le piège de l’inefficacité.

L’opération de désencombrement annoncée par le ministère de l’Intérieur semble davantage être une réponse superficielle à un problème complexe. Les Dakarois méritent des solutions durables et réfléchies, et non des actions qui ne font que masquer les véritables enjeux. Il faut que le gouvernement prenne conscience de la nécessité d’une approche systémique pour améliorer la circulation et la qualité de vie à Dakar.

Les citoyens doivent s’engager et faire entendre leur voix. Exigeons des solutions durables, mobilisons-nous pour un Dakar où la circulation n’est pas seulement un problème à gérer, mais un défi à relever ensemble.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Thierno Moussa.
Mis en ligne : 29/11/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top