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Le ministre des Infrastructures, Déthié Fall, a réalisé une visite sur le chantier de l’aéroport de Saint-Louis, où il a exprimé son mécontentement face aux retards constatés. Cependant, cette réaction soulève des questions quant à son leadership et sa compréhension des enjeux sous-jacents. En se contentant de blâmer l’entreprise responsable, le ministre semble ignorer les causes profondes de ces retards, ce qui laisse entrevoir un manque de vision et d’engagement envers la résolution des problèmes.
L’aéroport de Saint-Louis est un projet stratégique pour le développement économique de la région. Il est censé générer des opportunités d’emploi et attirer des investissements. Pourtant, le chantier est en proie à des retards, ce qui suscite des inquiétudes quant à son achèvement et à l’impact sur l’économie locale. Dans ce contexte, la réaction du ministre pourrait sembler justifiée, mais elle révèle une approche simpliste face à des enjeux complexes.
Lors de sa visite, Déthié Fall a exprimé son mécontentement en déclarant que « les problèmes sont faits pour être réglés ». Cette affirmation, bien que pertinente, manque de profondeur. En effet, résoudre un problème ne se limite pas à pointer du doigt les responsables. Cela nécessite une compréhension des facteurs qui ont conduit à ces retards, qu’ils soient d’ordre technique, administratif ou financier. En se positionnant en tant que juge intransigeant, le ministre semble négliger le fait que la situation actuelle pourrait être le résultat de défis systémiques auxquels il faudrait s’attaquer de manière proactive.
Les propos du ministre sur la supériorité de l’État par rapport aux entreprises, où il compare l’État à un « titan » et l’entreprise à une « insignifiance », témoignent d’une vision manichéenne. Cela rappelle la fable de la cigale et de la fourmi, où la cigale, insouciante, finit par se retrouver démunie. Or, dans le cas présent, la fourmi (l’État) devrait aussi se poser des questions sur sa propre préparation et réactivité face aux imprévus.
Il est normal de reconnaître que les entreprises, bien qu’elles aient des responsabilités contractuelles, évoluent dans un environnement complexe où de nombreux facteurs échappent à leur contrôle. La gestion des délais et des budgets est souvent influencée par des décisions politiques, des imprévus économiques ou des changements réglementaires. En négligeant ces éléments, le ministre passe à côté de l’essentiel : un dialogue constructif avec les acteurs concernés pourrait mener à des solutions durables.
De plus, les opportunités économiques liées à l’aéroport, évoquées par Déthié Fall, ne doivent pas être un prétexte pour faire porter le blâme uniquement sur l’entreprise. Si l’aéroport reste inachevé, c’est aussi le résultat d’une planification insuffisante et d’un manque de coordination entre les différents acteurs impliqués. En d’autres termes, le ministre doit également se remettre en question et envisager des solutions collaboratives plutôt que de se positionner en arbitre.
Le ministre des Infrastructures, en se focalisant sur l’entreprise, semble ignorer les véritables enjeux qui sous-tendent les retards. Ce manque de leadership se traduit par un discours qui ne fait qu’alimenter la frustration et le ressentiment, sans apporter de solutions concrètes. À l’image d’un capitaine de navire qui blâme l’équipage pour une tempête, il est crucial que le ministre prenne conscience de sa responsabilité dans la navigation de ces eaux tumultueuses.
Pour renforcer cette analyse, il est pertinent de rappeler que d’autres projets d’infrastructure dans le pays ont également rencontré des difficultés similaires, souvent liées à des problèmes de communication entre l’État et les entreprises. Des études montrent que la transparence et le dialogue sont des éléments clés pour éviter les retards et garantir la satisfaction des parties prenantes. Ainsi, l’approche adoptée par Déthié Fall pourrait être remise en question au regard de ces éléments.
La réaction du ministre Déthié Fall face aux retards de l’aéroport de Saint-Louis révèle un manque de compréhension des enjeux sous-jacents et une tendance à blâmer l’entreprise sans chercher à en comprendre les causes profondes. Ce manque de leadership et de vision pourrait avoir des conséquences néfastes pour le projet et pour l’économie locale. Le ministre doit adopter une approche plus collaborative et constructive s’il souhaite véritablement avancer vers des solutions efficaces.
Les citoyens et acteurs économiques doivent se mobiliser pour exiger une meilleure communication et une transparence dans la gestion des projets d’infrastructure. Il est important d’encourager un dialogue ouvert et constructif pour éviter que des situations similaires ne se reproduisent à l’avenir.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sokhna Astou.
Mis en ligne : 01/12/2025
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