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La défense des généraux Kandé, Moussa Fall et Selle Ndiaye insiste sur le respect dû à ces anciens serviteurs de la nation. Cependant, ce discours omet de reconnaître les craintes légitimes que leur passé militaire peut susciter dans le débat public. Il faut se demander si leur influence sur la scène politique est vraiment saine pour notre démocratie.
Le Sénégal traverse une période tumultueuse où la passion politique s’intensifie, et où les voix des anciens militaires se font de plus en plus entendre. Dans ce climat, les généraux, qui ont servi sous l’uniforme, sont souvent perçus comme des figures d’autorité dont l’ombre plane sur le débat démocratique. Leur présence et leur engagement dans des discussions politiques ne peuvent être ignorés, car ils soulèvent des questions sur l’équilibre entre le pouvoir civil et militaire.
L’article défend avec ferveur les anciens généraux, les présentant comme des patriotes exemplaires et des symboles de l’intégrité de l’armée sénégalaise. Pourtant, cette vision idéalisée masque une réalité plus complexe. Les militaires, par leur formation et leur expérience, peuvent avoir une influence disproportionnée sur les affaires politiques, ce qui peut susciter des craintes dans une démocratie fragile. Comme un lion qui, bien qu’éduqué, reste un prédateur, ces généraux peuvent, sans le vouloir, intimider les voix civiles.
Premièrement, il est essentiel de reconnaître que la séparation entre l’armée et la politique est une pierre angulaire de toute démocratie saine. En défendant sans réserve ces généraux, on risque de brouiller les frontières qui protègent notre système démocratique. Deuxièmement, leur passé militaire peut alimenter des suspicions quant à leurs intentions. Comme un nuage noir qui plane au-dessus d’une ville, ces doutes peuvent miner la confiance du public. En omettant de mentionner ces préoccupations, l’article d’origine présente une vision biaisée qui ne tient pas compte des réalités du pouvoir.
En défendant les généraux, l’auteur semble ignorer que leur influence dans le débat public pourrait être perçue comme une menace pour les valeurs démocratiques. Les civils, qui devraient être les véritables acteurs de la politique, peuvent se sentir marginalisés par des figures militaires, même lorsqu’elles prétendent agir pour le bien de la nation. Ce phénomène n’est pas unique au Sénégal ; dans de nombreux pays, l’interférence de l’armée dans la politique a conduit à des dérives autoritaires, comme en Égypte ou en Birmanie. Ces exemples rappellent aux Sénégalais que la vigilance est de mise.
Des études montrent que les pays où l’armée joue un rôle prépondérant dans la politique rencontrent souvent des difficultés à établir des institutions démocratiques solides. Les généraux, bien qu’ils aient servi la nation, ne doivent pas être perçus comme des figures infaillibles. Les récents événements en Afrique de l’Ouest, où des coups d’État militaires ont ébranlé des gouvernements démocratiquement élus, soulignent l’importance de la séparation des pouvoirs. Le Sénégal doit apprendre de ces erreurs et veiller à ce que son histoire ne se répète pas.
La défense inconditionnelle des généraux Kandé, Moussa Fall et Selle Ndiaye ne prend pas en compte les risques que leur influence militaire représente pour notre démocratie. Il est impératif de garder à l’esprit que la confiance du peuple ne se construit pas sur la glorification de figures militaires, mais sur le respect des principes démocratiques. La vigilance est de mise, et il faut remettre en question cette vision idéalisée des anciens militaires.
Les citoyens sénégalais doivent s’engager activement dans le débat public et veiller à ce que les voix civiles soient entendues. Ne laissons pas l’ombre des généraux assombrir notre démocratie. Exigeons une séparation claire entre le militaire et le politique pour garantir un avenir démocratique et équilibré.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : El Hadji Ibrahima.
Mis en ligne : 03/12/2025
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