Le changement climatique : L’alibi parfait pour ne rien faire - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 07/12/2025 01:12:00

Le changement climatique : L’alibi parfait pour ne rien faire

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On nous parle de COP et de transitions vertes, mais pendant ce temps, 318 millions de personnes crèvent de faim. Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a annoncé que, faute de financements suffisants, il ne pourra aider qu’un tiers des personnes en situation de faim critique en 2026. Derrière les grands discours sur la lutte contre le réchauffement climatique, se cache une réalité bien plus sombre : l’utilisation du changement climatique comme excuse pour justifier l’inaction.

Les phénomènes météorologiques extrêmes aggravent la crise, mais les États, notamment les plus pollueurs, refusent de financer à la fois l’adaptation climatique et l’aide d’urgence. Pire, ils réduisent leur aide alimentaire, laissant des millions de vies en suspens.

Depuis plusieurs années, les crises alimentaires s’aggravent. En 2024, 295 millions de personnes dans 53 pays ont été frappées par l’insécurité alimentaire, un chiffre en constante augmentation depuis six ans. Les conflits, les chocs économiques et les phénomènes météorologiques extrêmes sont les principaux responsables de cette situation. Pourtant, malgré l’urgence, les financements humanitaires reculent. En 2025, le Réseau mondial contre les crises alimentaires prévoit la plus forte réduction des financements humanitaires depuis sa création, alors que les besoins n’ont jamais été aussi pressants. Les pays riches, qui sont aussi les plus pollueurs, réduisent leur aide publique au développement, sacrifiant des vies humaines sur l’autel de l’austérité budgétaire.

Le PAM et la FAO alertent : le monde fait face à plusieurs famines simultanées, notamment à Gaza et au Soudan. Pourtant, les promesses de la communauté internationale restent lettres mortes. Les États-Unis, la Chine et l’Union européenne, responsables de près de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre, sont aussi ceux qui réduisent leur aide alimentaire. Les coupes budgétaires en France, par exemple, atteignent -52 % en 2026 par rapport à 2024, tandis que l’aide américaine a chuté de 83 %. Ces pays, qui se targuent de mener la transition écologique, préfèrent financer des sommets climatiques coûteux plutôt que de sauver des vies.

Les COP successives, censées apporter des solutions, se transforment en tribunes pour des promesses non tenues. La COP29, tenue en 2024, n’a pas permis de progresser vers une sortie effective des énergies fossiles, et les engagements financiers restent insuffisants. Pendant ce temps, les populations les plus vulnérables paient le prix fort. Les phénomènes météorologiques extrêmes, exacerbés par le changement climatique, détruisent les récoltes et aggravent l’insécurité alimentaire, mais les fonds pour l’adaptation et l’aide d’urgence sont en chute libre.

La Chine, les États-Unis et l’UE, qui émettent près de la moitié des gaz à effet de serre mondiaux, réduisent leur aide alimentaire tout en continuant à subventionner les énergies fossiles. Leur engagement climatique se limite à des déclarations, tandis que leurs budgets pour la solidarité internationale fondent.

Les conférences climatiques se succèdent, mais les résultats concrets se font attendre. Les promesses de financement climatique ne sont pas tenues, et les pays en développement, les plus touchés par les effets du réchauffement, sont laissés pour compte.

Les coupes budgétaires dans l’aide alimentaire ont des conséquences dramatiques. Au Kenya, les rations alimentaires distribuées par le PAM ne représentent plus que 28 % d’une ration normale, et en Syrie, seulement 14 % des besoins humanitaires sont financés. Comment parler de transition écologique quand des millions de personnes meurent de faim ?

La situation actuelle rappelle les crises passées, comme la famine en Éthiopie dans les années 1980, où l’inaction internationale avait déjà coûté la vie à des millions de personnes. Aujourd’hui, comme hier, les pays riches préfèrent regarder ailleurs, utilisant le changement climatique comme un alibi pour ne pas agir. Pourtant, les solutions existent : une taxation des superprofits des multinationales, une réforme du système financier international, ou encore une redistribution des fonds climatiques vers l’aide alimentaire.

Le changement climatique ne doit pas servir de prétexte pour abandonner les plus vulnérables. Il faut que les États assument leurs responsabilités et financent à la fois la lutte contre le réchauffement et l’aide humanitaire. Sinon, les COP ne seront que des coquilles vides, et les 318 millions de personnes en situation de faim critique en 2026 ne seront qu’un triste bilan de notre indifférence collective. La transition, c’est maintenant mais elle doit être juste et solidaire.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ame Diop.
Mis en ligne : 07/12/2025

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