L'illusion de l'autonomisation : Que cache l'accord entre l'UIT et l'ARTP ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Business | Par Eva | Publié le 14/12/2025 08:12:00

L'illusion de l'autonomisation : Que cache l'accord entre l'UIT et l'ARTP ?

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Récemment, lors de la Conférence Mondiale de Développement des Télécommunications (CMDT-25) à Bakou, un accord de coopération a été signé entre l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP). Bien que présenté comme un pas vers l’émancipation des jeunes femmes dans le domaine du numérique, cet accord semble davantage une opération de communication qu’une réelle initiative sur le terrain. Les jeunes femmes sénégalaises demeurent dans l’incertitude, et cet engagement ne semble pas suffisant pour apporter des changements tangibles.

La coopération entre l’UIT et l’ARTP s’inscrit dans un contexte où le Sénégal cherche à développer son écosystème numérique. Le projet « Favoriser des écosystèmes commerciaux numériques intégrant les jeunes femmes au Sénégal » est censé renforcer la participation des femmes dans le commerce numérique. Cependant, derrière cette belle intention, se cache une réalité plus nuancée. Les discours sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont fréquents, mais la mise en œuvre des initiatives reste souvent en deçà des attentes.

L’accord signé par le Directeur du Bureau de Développement de l’UIT, Dr Cosmas Luckyson ZAVAZAVA, et le Directeur général de l’ARTP, M. Dahirou THIAM, a été salué comme un moment fort de la conférence. Pourtant, il est essentiel de s’interroger sur la portée réelle de cette coopération. Les modalités opérationnelles et la répartition des responsabilités, bien que mentionnées, ne sont pas encore mises en œuvre. Ce flou rappelle les promesses non tenues d’autres projets similaires, où les mots ont souvent prévalu sur les actes.

Premièrement, il est crucial de noter que cet accord, bien qu’il ait été signé dans un cadre solennel, ne garantit pas l’exécution effective des actions nécessaires. Comme un mirage dans le désert, il attire l’attention sans offrir de réelles solutions. Les jeunes femmes, bien que théoriquement au centre de ce projet, restent en attente d’actions concrètes qui pourraient véritablement améliorer leur situation.

Deuxièmement, le Directeur général de l’ARTP a déclaré que l’initiative vise à bénéficier aux femmes entrepreneuses. Cependant, cette affirmation semble déconnectée de la réalité du terrain. Les compétences et les outils numériques nécessaires pour réussir dans le commerce en ligne ne sont pas simplement des promesses à inscrire sur papier. Il est impératif que des mesures tangibles soient mises en place pour transformer ces intentions en résultats concrets.

L’approche choisie par l’UIT et l’ARTP peut être perçue comme une simple opération de communication, visant à donner une image positive de l’engagement des autorités. En effet, la signature de cet accord pourrait être comparée à une belle affiche publicitaire : séduisante en surface, mais vide de substance. Les discours sur l’autonomisation des femmes sont souvent utilisés pour masquer des lacunes dans l’action réelle. Les jeunes femmes, en attendant des résultats concrets, sont laissées dans une situation d’incertitude, où les promesses ne se traduisent pas en opportunités.

Des études montrent que les initiatives visant à intégrer les femmes dans le numérique ont souvent échoué à produire des résultats durables en raison d’un manque de suivi et d’une absence de ressources adéquates. Par ailleurs, des pays voisins ayant mis en place des programmes similaires ont également rencontré des obstacles similaires, ce qui souligne l’importance d’une approche plus pragmatique et moins axée sur la communication.

Bien que l’accord entre l’UIT et l’ARTP soit présenté comme un pas vers l’émancipation des jeunes femmes au Sénégal, il semble davantage relever de la communication que de l’action concrète. Les promesses d’autonomisation et de soutien au commerce numérique restent floues et incertaines. Les jeunes femmes, en attendant des résultats tangibles, continuent de vivre dans l’incertitude. Il est essentiel que l’on passe des mots aux actes pour que cet accord ait un véritable impact.

Il est temps pour les citoyens et les acteurs de la société civile de s’interroger sur la véritable portée de telles initiatives. L’engagement collectif est nécessaire pour s’assurer que les promesses faites se traduisent en actions concrètes et bénéfiques pour les jeunes femmes sénégalaises.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Phillipe.
Mis en ligne : 14/12/2025

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