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Dans un récent entretien accordé au journal de 13 heures de la RSI, Pape Allé Niang, Directeur général de la RTS, a partagé son expérience après la signature d’un accord avec New World TV. Cette rencontre, bien que fructueuse sur le papier, soulève de vives inquiétudes quant à la position de la RTS face à une concurrence jugée déloyale. Loin de se réjouir d’une avancée, Pape Allé Niang dépeint un tableau inquiétant de l’impuissance de la chaîne nationale, remettant en question sa légitimité dans le paysage audiovisuel sénégalais.
L’accord récemment signé entre la RTS et New World TV concerne la diffusion de 52 matchs, un événement attendu par des millions de téléspectateurs. Cependant, la répartition des droits de diffusion, qui accorde à la RTS seulement 32 matchs, soulève des interrogations sur l’équité des négociations. Dans un contexte où la chaîne publique devrait jouer un rôle central dans la diffusion de contenus d’intérêt national, cette situation révèle une dynamique préoccupante entre les acteurs privés et publics du secteur.
L’analyse des propos de Pape Allé Niang met en lumière une réalité troublante : la RTS, en tant que télévision nationale, semble se retrouver en position de faiblesse face à des entités privées. En dénonçant cette concurrence déloyale, le DG souligne que la chaîne ne peut pas offrir l’intégralité des rencontres à son public, une situation qui rappelle l’analogie d’un coureur de marathon contraint de s’arrêter à la moitié de la course. Le mécontentement exprimé par Niang n’est pas seulement une question de nombre de matchs, mais une véritable remise en question de la mission de service public qui incombe à la RTS.
Les arguments en faveur de cette critique sont solides. Premièrement, la limitation des matchs diffusés par la RTS constitue une entrave à l’accès du public à un contenu qui devrait être à la portée de tous. En effet, le rôle d’une chaîne nationale est de garantir une couverture équitable des événements d’importance nationale. Deuxièmement, cette situation illustre les dangers d’un marché audiovisuel où les acteurs privés, tels des prédateurs, peuvent imposer leurs conditions, laissant les chaînes publiques sur le carreau. Comme le souligne Niang, cette inégalité ne reflète pas l’équité qui devrait prévaloir dans ce type d’accords.
L’angle de cette analyse met en exergue l’impuissance de la RTS face à des acteurs privés. Cette dynamique remet en question la capacité de la chaîne à défendre ses intérêts et, par extension, ceux de ses téléspectateurs. La situation actuelle pourrait être comparée à celle d’un jardinier qui, malgré ses efforts, voit ses fleurs étouffées par des mauvaises herbes. La RTS, censée être le garant de la culture et de l’information au Sénégal, se trouve désormais en position de vulnérabilité, une réalité qui ne peut être ignorée.
Pour renforcer cette analyse, il est pertinent de rappeler que dans plusieurs pays, des chaînes publiques sont confrontées à des défis similaires, souvent exacerbés par des accords inéquitables. En France, par exemple, la lutte pour la diffusion des événements sportifs majeurs a souvent opposé chaînes publiques et privées, illustrant un combat pour l’accès à l’information qui transcende les frontières. Cette situation n’est pas unique au Sénégal, mais elle en souligne l’urgence.
La situation décrite par Pape Allé Niang illustre une problématique fondamentale : la légitimité de la RTS est remise en question par une concurrence déloyale qui l’empêche de remplir sa mission de service public. L’accès à des contenus d’intérêt national ne devrait pas être un luxe réservé à quelques privilégiés. Il est temps d’interroger les accords qui régissent le paysage audiovisuel et de revendiquer une équité essentielle pour l’avenir de la télévision nationale.
Les citoyens, en tant que consommateurs de contenus, doivent s’engager et revendiquer un accès équitable à l’information. Il faut soutenir les chaînes publiques dans leur lutte pour une représentation juste et complète des événements qui façonnent notre société. Ensemble, faisons entendre notre voix pour une télévision qui serve réellement les intérêts de tous.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Malamine G.
Mis en ligne : 15/12/2025
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