Tu dois tout sacrifier pour lui : Le piège des maris immatures - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 19/12/2025 08:12:00

Tu dois tout sacrifier pour lui : Le piège des maris immatures

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Un témoignage récent, publié sous couvert d’anonymat, illustre une réalité de plus en plus fréquente : celle d’une jeune mariée de 32 ans, épuisée par les exigences infantilisantes de son époux. Ce dernier, après seulement un an de mariage, reproche à sa femme de ne pas l’accueillir comme un roi à chaque pause déjeuner, de ne pas lui annoncer solennellement que son repas est prêt, et de ne pas rester assise à ses côtés jusqu’à la dernière bouchée. Le prétexte ?

Une femme qui ne se lève pas pour saluer son mari comme un enfant attend sa mère est une femme qui ne l’aime pas. Ce genre de discours, loin d’être anecdotique, révèle une persistance inquiétante des stéréotypes de genre et une régression des attentes masculines dans le couple. Partons de ce cas pour interroger : le mariage moderne n’est-il pas en train de devenir un théâtre d’absurdités, où l’on exige des femmes qu’elles jouent le rôle de nounou, de cuisinière et de psychologue à temps plein, tout en niant leur propre individualité ?

En Afrique de l’Ouest, le mariage a longtemps été une institution sociale majeure, structurée autour de rôles bien définis : à la femme, les tâches domestiques et le soin des enfants ; à l’homme, le rôle de pourvoyeur et de protecteur. Pourtant, les aspirations des femmes ont évolué. Aujourd’hui, elles réclament à juste titre plus d’autonomie, de respect et d’équilibre dans la répartition des tâches. Les études le montrent : les jeunes femmes, mieux éduquées et financièrement indépendantes, refusent de plus en plus de se cantonner au statut de « bonne à tout faire » du foyer. Pourtant, force est de constater que certains hommes, incapables de s’adapter à cette nouvelle donne, persistent à exiger une soumission déguisée en « preuve d’amour ».

L’exemple de cette jeune femme, qui prépare le repas mais ose vaquer à ses occupations pendant que son mari mange, est révélateur. Son crime ? Avoir osé rester dans sa chambre pour discuter sur Facebook, au lieu de jouer les figurantes dans le one-man-show de son époux. Pire, ce dernier semble considérer que l’attention qu’on porte à un bébé « Bonjour chéri, voici ton repas, je reste avec toi jusqu’à ce que tu aies fini » est la norme minimale à laquelle une épouse doit se plier. Une telle vision, en 2025, est non seulement dépassée, mais profondément irrespectueuse.

Le problème ne réside pas dans le désir de partager un moment à table, mais dans la manière dont cette attente est formulée : comme une obligation, une marque de soumission, et non comme une envie partagée. Les psychologues s’accordent à dire que les relations durables reposent sur le respect mutuel, la communication et l’équilibre. Or, ici, il s’agit ni plus ni moins d’une exigence unilatérale, où l’homme se pose en juge de l’affection de sa femme sur la base de critères arbitraires et infantiles.

Par ailleurs, l’omniprésence des réseaux sociaux dans la vie quotidienne est souvent pointée du doigt comme un facteur de tension dans les couples. Pourtant, si cette jeune femme cherche un exutoire en ligne, n’est-ce pas parce que son mariage lui laisse trop peu d’espace pour respirer ? Les études récentes soulignent que l’excès de temps passé sur les réseaux peut effectivement nuire à la relation, mais elles précisent aussi que cela est souvent le symptôme et non la cause d’un malaise plus profond, comme un manque d’attention ou de reconnaissance. Plutôt que de s’interroger sur ce qui pousse sa femme à chercher du réconfort ailleurs, son mari préfère jouer les victimes et exiger plus de « présence ».

Une relation saine ne peut se construire sur des ultimatums ou des reproches déguisés en leçons de vie. Exiger qu’une femme interrompe ses activités pour jouer les servantes, sous peine d’être accusée de ne pas aimer son mari, relève du chantage affectif. Le respect mutuel implique de reconnaître que chacun a le droit à des moments pour soi, sans avoir à justifier chaque minute de son emploi du temps.

En 2025, les attentes des hommes dans le couple ont évolué du moins en théorie. Les recherches montrent que les partenaires modernes recherchent avant tout une complicité, une écoute active et un partage équitable des responsabilités. Pourtant, certains semblent encore croire que le mariage leur confère des droits exclusifs sur le temps et l’énergie de leur épouse. Une telle vision est non seulement égoïste, mais aussi profondément injuste.

Rester assise à côté de son mari pendant qu’il mange ne prouve en rien l’amour qu’on lui porte. L’affection se manifeste par des actes et des paroles bienveillantes, pas par une surveillance constante. Une femme qui travaille, gère un foyer et tente de préserver son équilibre mental mérite mieux que d’être traitée comme une employée en période d’essai.

Accuser Facebook de tous les maux est une facilité. Si cette jeune femme passe du temps en ligne, c’est peut-être parce que son mariage ne lui offre ni l’écoute ni la considération dont elle a besoin. Plutôt que de pointer du doigt son téléphone, son époux ferait mieux de se demander pourquoi elle cherche ailleurs ce qu’elle ne trouve pas à la maison.

Dans les pays occidentaux, les dynamiques de couple ont largement intégré l’idée d’une répartition équitable des tâches et d’un respect de l’espace individuel. Les thérapies de couple insistent sur l’importance de la communication non violente et du respect des besoins de chacun. En Afrique, si les traditions restent fortes, les jeunes générations, surtout urbaines, aspirent à des modèles plus égalitaires. Le fossé entre ces aspirations et la réalité de certains foyers crée des tensions, comme celle décrite dans ce témoignage.

Par ailleurs, les études sur l’impact des réseaux sociaux dans les relations montrent que le vrai danger n’est pas la technologie elle-même, mais l’incapacité des partenaires à communiquer leurs attentes de manière constructive. Plutôt que d’imposer des règles absurdes, pourquoi ne pas discuter ensemble des moments que l’on souhaite partager, sans tomber dans le contrôle ou la culpabilisation ?

Le mariage n’est pas une prison où l’un des deux partenaires dicte ses conditions à l’autre. C’est une alliance, un partenariat, qui doit permettre à chacun de s’épanouir. Exiger d’une femme qu’elle se comporte comme une mère avec son enfant, sous prétexte que « les hommes aiment qu’on leur accorde la même attention qu’à un bébé », est une insulte à l’intelligence et à la dignité des deux parties.

À cette jeune femme qui se demande si son mari a raison, la réponse est claire : non. Un mariage sain ne se construit pas sur des exigences infantiles, mais sur le dialogue, le respect et l’envie commune de grandir ensemble. Si son époux veut vraiment qu’elle soit plus présente, qu’il commence par lui montrer qu’elle compte à ses yeux non pas comme une servante, mais comme une partenaire à part entière.

Et à tous ceux qui, comme lui, confondent amour et servitude, un conseil : grandissez. Un homme digne de ce nom n’a pas besoin d’être materné. Il a besoin d’une partenaire, pas d’une nounou.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 19/12/2025

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