Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »
Le Sommet MSGBC Oil, Gas & Power 2025 à Dakar, bien qu’affichant des ambitions de prospérité et d’industrialisation, semble s’éloigner des véritables défis auxquels les populations locales sont confrontées. Les discours enflammés sur la souveraineté énergétique et les opportunités d’emploi résonnent comme des promesses vides, déconnectées des réalités socio-économiques des citoyens. Cette déconnexion soulève des questions cruciales sur la véritable portée de ces initiatives.
Dans un contexte où l’Afrique aspire à une autonomie énergétique, le bassin MSGBC (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau et Guinée) se présente comme un modèle de coopération régionale. Cependant, derrière cette façade de solidarité, se cache une réalité plus complexe. Les promesses de développement économique et de création d’emplois sont souvent contredites par des inégalités croissantes, un accès limité aux ressources et une gestion des richesses naturelles qui ne profite pas aux populations locales. Les discours politiques, bien que galvanisants, peinent à masquer les enjeux fondamentaux de la pauvreté et du chômage qui touchent des millions d’Africains.
L’analyse des engagements pris lors de ce sommet révèle une dichotomie frappante entre les ambitions affichées et les conditions réelles de vie des citoyens. Les projets comme le Grand Tortue Ahmeyim, bien qu’exemplaires en termes de coopération, ne garantissent pas nécessairement des retombées économiques pour les communautés locales. Au contraire, ils soulèvent des questions sur la transparence et la gestion des revenus générés par l’exploitation des ressources. Les bénéfices sont souvent siphonnés par des entreprises multinationales, laissant les populations dans une précarité persistante.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : malgré les investissements massifs dans le secteur énergétique, le taux de chômage reste alarmant, notamment chez les jeunes. Les promesses de création d’emplois ne se traduisent pas dans la réalité quotidienne des Africains. Une étude récente a révélé que moins de 20 % des emplois générés par les projets énergétiques vont aux habitants des régions concernées. De plus, les infrastructures nécessaires à une véritable industrialisation sont souvent absentes, ce qui limite les opportunités pour les entreprises locales. L’illusion d’une prospérité partagée est mise à mal par des réalités économiques qui demeurent inchangées pour la majorité.
Les discours sur la prospérité et l’emploi semblent ainsi déconnectés des véritables défis que rencontrent les populations. Les promesses, bien que séduisantes, ne s’accompagnent pas d’un plan concret pour intégrer les communautés dans le processus de développement. Les jeunes, qui devraient être les principaux bénéficiaires de ces initiatives, se retrouvent souvent exclus, regardant de loin des projets qui ne leur apportent rien. La question se pose : comment espérer bâtir un avenir radieux si les fondations sont si fragiles ?
Une analyse plus approfondie des politiques énergétiques révèle une tendance inquiétante : la priorité est souvent donnée à l’exportation des ressources plutôt qu’à leur valorisation locale. Les pays du bassin MSGBC doivent se poser les bonnes questions sur la gestion de leurs ressources. Les exemples de pays comme le Nigeria, qui ont souffert des conséquences de la mal-gouvernance dans le secteur pétrolier, devraient servir d’avertissement. Les leçons à tirer sont claires : sans une approche inclusive et durable, les richesses naturelles ne seront qu’une malédiction pour les populations.
Le Sommet MSGBC Oil, Gas & Power 2025, tout en affichant des ambitions louables, risque de ne pas répondre aux véritables attentes des populations. Les promesses de prospérité et d’emplois, bien qu’inspirantes, semblent souvent déconnectées des défis quotidiens auxquels les Africains font face. Pour bâtir un avenir véritablement prospère, il est impératif de réévaluer ces discours et de s’assurer qu’ils se traduisent en actions concrètes et bénéfiques pour tous. La route vers une Afrique unie et souveraine est semée d’embûches, et il est temps de se demander si les mots suffisent à construire des ponts vers cette réalité.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Boubacar Diallo.
Mis en ligne : 22/12/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.





