Les paroles de Young Thug peuvent-elles être utilisées comme preuves lors de son procès à Atlanta ? C’est la question à laquelle les 12 jurés devront répondre, alors que le procès du rappeur de 32 ans a débuté le 27 novembre. Il est accusé d’appartenir à un gang d’Atlanta appelé les « Young Slim Life » et fait face à des accusations d’association de malfaiteurs et de participation à des activités criminelles.
L’accusation affirme que 17 extraits de ses chansons constituent des aveux, mais la défense conteste cette idée. Depuis un an, l’affaire suscite l’intérêt aux États-Unis, mettant en question si Young Thug est réellement impliqué dans un gang violent ou s’il joue simplement un rôle de rappeur provocateur.
Les accusations contre le rappeur incluent des faits présumés de meurtres, trafic de drogue et vols de voitures. Cependant, Young Thug plaide non coupable. L’arrestation du rappeur en mai 2022 a secoué la scène hip-hop d’Atlanta, où il est une figure influente ayant collaboré avec des artistes renommés.
Les avocats de Young Thug ont tenté de faire retirer les paroles de la liste des preuves, arguant qu’elles pourraient influencer les jurés. Ce point de vue est partagé par l’industrie musicale, qui craint que cela restreigne la créativité des artistes, en particulier celle des Afro-Américains.
Le procureur, Mike Carlson, rejette cet argument, affirmant que les paroles en question ne sont pas simplement des paroles de rap, mais des « confessions de fin de soirée » liées à un gang. Cette utilisation de paroles de rap comme preuves n’est pas nouvelle aux États-Unis, mais la défense insiste sur le fait que YSL, le label de Young Thug, est simplement une entreprise artistique.
Dans le cadre du procès, la défense a cité un spécialiste du sujet, le professeur Erik Nielson de l’université de Richmond, qui estime que cette pratique contribue à l’emprisonnement disproportionné des jeunes hommes de couleur. Il conseille : « Si vous avez d’autres preuves, n’utilisez pas les paroles de rap. Et si vous n’en avez pas, ne portez pas plainte. »
Un des co-accusés, le rappeur Gunna, a plaidé coupable, tandis que le procès, qui se tient dans le même tribunal où Donald Trump sera jugé, verra défiler de nombreux témoins, dont les rappeurs T.I. et Killer Mike.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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