Article opinion écrit par le contributeur : Thinkdiff.
Les Nouvelles Routes de la Soie, connues sous le nom d’Initiative de la Ceinture et de la Route (Belt and Road Initiative, BRI), constituent un vaste projet lancé par la Chine en 2013. Ce programme vise à améliorer les infrastructures et à renforcer les liens économiques à travers l’Asie, l’Europe, l’Afrique et au-delà.
En investissant massivement dans des projets de transport, d’énergie et de communication, la Chine cherche à revitaliser les anciennes routes commerciales et à asseoir son influence géopolitique mondiale.
Objectifs et Stratégies de la BRI
L’initiative BRI s’articule autour de deux axes principaux :
La ceinture économique de la Route de la Soie terrestre et la Route de la Soie maritime du 21e siècle. L’objectif est de créer un réseau d’infrastructures dépendant de la Chine à l’Europe via l’Asie centrale, et à l’Afrique et à l’Europe via les routes maritimes.
Selon le Ministère chinois du Commerce, plus de 140 pays et 30 organisations internationales ont signé des accords de coopération avec la Chine dans le cadre de la BRI. Les investissements se chiffrent en centaines de milliards de dollars, avec des projets emblématiques tels que le port de Gwadar au Pakistan, le chemin de fer Mombasa-Nairobi au Kenya et le Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC).
Influence géopolitique et économique
La BRI permet à la Chine de renforcer son influence économique et politique dans les régions concernées.
En finançant des projets d’infrastructure, la Chine devient un partenaire indispensable pour de nombreux pays en développement, créant ainsi des dépendances économiques. Par exemple, le port de Hambantota au Sri Lanka, construit avec des fonds chinois, a été loué à la Chine pour 99 ans après que le Sri Lanka n’a pas pu rembourser ses dettes.
En Asie centrale, la BRI a permis à la Chine de renforcer sa présence dans une région traditionnellement sous l’influence de la Russie. Les investissements chinois en Ouzbékistan, au Kazakhstan et au Kirghizistan ont stimulé le développement économique, tout en améliorant l’influence de Pékin dans les affaires locales.
Réactions et controverses internationales
L’Initiative BRI suscite des réactions variées à l’international :
Les États-Unis et certains pays européens voient la BRI comme un moyen pour la Chine d’étendre son influence stratégique, créant ainsi des tensions géopolitiques. En réponse, les États-Unis ont lancé l’initiative Blue Dot Network en partenariat avec le Japon et l’Australie pour promouvoir des normes élevées en matière d’infrastructure mondiale.
Les critiques de la BRI soulignent également les risques liés à la dette :
De nombreux pays bénéficiant se retrouvent endettés envers la Chine, ce qui pourrait nuire à leur souveraineté économique. Un rapport de la Brookings Institution de 2019 indique que plusieurs pays participants, dont Djibouti, les Maldives et le Monténégro, sont à haut risque de surendettement.
Implications pour l’Europe et l’Afrique
En Europe, la BRI a suscité à la fois de l’enthousiasme et de la méfiance :
Certains pays d’Europe centrale et orientale tels que la Grèce et la Hongrie ont accueilli favorablement les investissements chinois. D’autres, comme l’Allemagne et la France, expriment des préoccupations quant à la transparence et aux normes des projets financés par la BRI.
En Afrique, la BRI est perçue comme une opportunité de développement économique, bien que les risques d’endettement et les préoccupations concernant l’impact environnemental des projets soient également présents.
Les projets tels que le chemin de fer Mombasa-Nairobi ont amélioré les infrastructures locales, mais ont également accru la dépendance économique de ces pays vis-à-vis de la Chine.
Article opinion écrit par le contributeur : Thinkdiff
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