Article opinion écrit par le créateur de contenu : Awa D.
Je n’oublierai jamais cette soirée où, après avoir passé des heures à peaufiner un projet pour le travail, je me suis écroulée en larmes sur mon clavier. Tout était parfait, chaque détail soigné, chaque aspect vérifié et revérifié. Mais au fond de moi, je sentais que ce n’était toujours pas assez, ce perfectionnisme qui me hantait sans répit.
Cette sensation m’avait hantée toute ma vie, cette insatisfaction permanente, ce besoin irrésistible de toujours en faire plus, d’être meilleure. C’était le perfectionnisme, cet ami toxique qui m’a accompagné à chaque étape, et qui a failli me détruire.
En grandissant, on me disait souvent que j’étais une « élève modèle ». Je devais réussir, être au top dans tout ce que je faisais. J’avais intégré cette exigence, pensant qu’elle me protégerait, qu’elle me garantirait une vie sans reproche. Mais ce que personne ne m’avait dit, c’est que cette quête de perfection pouvait devenir une prison dorée, m’enfermant dans un cycle sans fin de critiques internes.
Tout devait être parfait. Ma carrière, mes relations, mon apparence. Je me souviens de nuits entières passées à travailler sur des présentations, non pas parce qu’elles en avaient besoin, mais parce que je ne pouvais pas me résoudre à les laisser « imparfaites ». Même dans ma vie personnelle, chaque interaction était analysée, chaque mot passé au crible. Le moindre faux pas, le plus petit échec, devenait une obsession. Je me comparais sans cesse aux autres, persuadée que je n’étais jamais assez bien.
Ce mode de vie m’a épuisée. J’étais constamment stressée, toujours à la recherche d’une validation qui ne venait jamais. Les compliments me laissaient de marbre, car au fond, je pensais que les gens ne voyaient pas les « défauts » que j’étais seule à percevoir. Les succès ne m’apportaient aucune joie, car je pensais toujours que j’aurais pu faire mieux. J’étais prise au piège d’une spirale négative, et je commençais à me perdre dans cette quête incessante de perfection.
C’est une conversation avec une amie proche qui a tout changé. Elle m’a regardée un jour, fatiguée et abattue, et m’a dit quelque chose qui m’a marquée : « Pourquoi cherches-tu à être parfaite pour les autres, alors que tu es déjà assez pour toi-même ? » Cette simple phrase a résonné en moi. Pour la première fois, j’ai pris conscience du fardeau que je m’imposais et de la vie que je me refusais de vivre en poursuivant cet idéal impossible.
J’ai compris que la perfection n’était pas atteignable, et surtout, qu’elle n’était pas nécessaire pour être heureuse. J’ai commencé à relâcher la pression, à accepter que mes imperfections faisaient partie de moi et qu’elles me rendaient humaine. Cela n’a pas été facile, et il y a eu des moments où le besoin de tout contrôler revenait en force. Mais peu à peu, j’ai appris à lâcher prise, à accepter que « assez » était suffisant.
Aujourd’hui, je continue de travailler sur moi-même. Le perfectionnisme n’a pas complètement disparu, mais j’ai appris à le maîtriser, à l’utiliser comme une force plutôt que comme une faiblesse. Je me permets d’être imparfaite, de faire des erreurs, de ne pas tout réussir du premier coup. Et c’est libérateur. J’ai redécouvert le plaisir de faire les choses simplement pour le plaisir, sans chercher à prouver quoi que ce soit. J’ai retrouvé une certaine paix intérieure, une acceptation de moi-même que je n’avais jamais connue auparavant.
Mon parcours n’est pas terminé, et je sais que le perfectionnisme fera toujours partie de moi. Mais je refuse de le laisser dicter ma vie. Je choisis d’être bienveillante envers moi-même, de célébrer mes réussites, aussi petites soient-elles, et de me rappeler chaque jour que je suis assez, exactement comme je suis.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Awa D.
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