Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita.
L’influence chinoise en Afrique de l’Ouest suscite à la fois espoir et inquiétude. Les investissements massifs de la Chine promettent croissance et création d’emplois, mais entraînent aussi des risques d’endettement.
Ce double visage de la présence chinoise appelle une évaluation critique pour comprendre ses réels impacts sur les économies Ouest-africaines.
L’Afrique de l’Ouest est devenue un terrain de prédilection pour les investissements chinois. De Dakar à Lagos, les projets chinois fleurissent, promettant un avenir meilleur pour des millions de personnes. Routes, chemins de fer, ports… Les infrastructures se multiplient. Mais À quel prix ? Les bénéfices de cette relation sont-ils équitables ou masquent-ils des pièges pour les économies Ouest-africaines ?
Les chiffres sont impressionnant. Selon le China Africa Research Initiative (CARI), les investissements chinois en Afrique de l’Ouest ont dépassé les 20 milliards de dollars en 2022. Cette somme colossale a permis la création de milliers d’emplois, principalement dans les secteurs des infrastructures et de l’énergie.
Ces investissements ne se limitent pas aux infrastructures. La Chine s’intéresse également à l’exploitation des ressources naturelles. Au Ghana, les entreprises chinoises ont investi massivement dans le secteur minier, faisant du pays l’un des principaux exportateurs de bauxite vers la Chine. Ces partenariats promettent des retombées économiques importantes pour les pays hôtes, mais le tableau n’est pas aussi simple.
Avec les investissements viennent les dettes. Les pays Ouest-Africains se retrouvent piégés dans un cercle vicieux d’emprunts pour financer ces projets colossaux. Le cas de la Sierra Leone est éloquent. En 2023, la dette du pays envers la Chine représentait près de 40 % de son PIB, selon un rapport de la Banque Mondiale. Cette situation met en péril l’avenir économique du pays, car le remboursement de ces dettes limite les marges de manœuvre budgétaires.
L’endettement n’est pas le seul problème. Les contrats de ces projets sont souvent opaques, favorisant les entreprises chinoises au détriment des locales. En outre, les conditions de travail sur les chantiers chinois sont souvent dénoncées. Le GHANA, par exemple, a connu plusieurs grèves de travailleurs locaux protestant contre les bas salaires et les conditions précaires imposées par les entreprises chinoises.
La relation sino-africaine est devenue une dépendance. Les pays Ouest-Africains comptent de plus en plus sur la Chine pour financer leurs projets de développement. Cette dépendance est dangereuse. D’une part, elle réduit l’autonomie économique des pays africains. D’autre part, elle les expose aux fluctuations de la politique étrangère chinoise. Si Pékin décide de réduire ses investissements, ces pays risquent de se retrouver en difficulté.
L’exemple de la Guinée est révélateur. Le pays a signé en 2023 un accord de 15 milliards de dollars avec la Chine pour développer son secteur minier. Cet accord, bien que bénéfique à court terme, place la Guinée dans une situation de dépendance vis-à-vis de la Chine, rendant son économie vulnérable aux décisions prises à Pékin.
Face à cette situation, il est crucial que les pays ouest-africains repensent leur relation avec la Chine. Une première étape serait de diversifier leurs partenaires économiques. En renforçant leurs relations avec d’autres puissances économiques, comme l’Union Européenne ou les États-Unis, ces pays pourraient réduire leur dépendance envers la Chine.
En outre, il est essentiel de revoir les conditions des contrats signés avec la Chine. Les gouvernements ouest-africains doivent exiger plus de transparence et veiller à ce que ces accords soient bénéfiques pour leurs populations. La création d’emplois locaux, le transfert de compétences et la protection de l’environnement doivent être au cœur de ces discussions.
Enfin, il est important de renforcer les institutions locales pour mieux gérer ces investissements. Des institutions fortes, capables de négocier des accords justes et de protéger les intérêts nationaux, sont la clé pour tirer le meilleur parti de la présence chinoise en Afrique de l’Ouest.
L’impact de la Chine sur les économies de l’Afrique de l’Ouest est un sujet complexe. Si les investissements chinois apportent des avantages indéniables, ils posent aussi des risques majeurs, notamment en termes de dépendance et d’endettement. Pour que cette relation soit véritablement bénéfique, les pays ouest-africains doivent repenser leur stratégie et s’assurer que les intérêts de leurs populations soient protégés. Seule une approche équilibrée et stratégique permettra à l’Afrique de l’Ouest de tirer pleinement profit de la présence chinoise sur son sol.
Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
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