General Motors reporte d’un an l’ouverture d’une nouvelle usine de batterie aux États-Unis. Ce projet en partenariat avec Samsung ne verra le jour qu’en 2027. Un retard qui confirme un peu plus le ralentissement global du secteur de l’automobile électrique.
L’entente est conclue, le budget est fixé, mais l’échéancier, lui, est rallongé. Initialement prévu pour 2026, il faudra un an de plus à Samsung SDI et General Motors (GM) pour faire sortir de terre leur usine à batteries pour véhicules électriques communes. Elle sera implantée dans l’État de l’Indiana, au sud des Grands Lacs, région historique de la production automobile.
Si les deux entreprises se félicitent de l’annonce officielle du projet à 3,5 milliards de dollars, ce nouveau délai traduit la perte de vitesse du secteur des voitures électriques. Après une embellie postpandémique, les grands groupes automobiles des deux côtés de l’Atlantique font marche arrière sur l’électrique.
General Motors a revu à la baisse ses objectifs : il n’est désormais plus question de produire un million de véhicules électriques en 2025. Pour cette année, le géant américain prévoit maintenant 250 000 unités, en deçà des 300 000 initialement prévues.
Déjà en juillet, GM avait repoussé l’éventuelle mise en marché d’un véhicule électrique de marque Buick. L’entreprise avait du même souffle reporté pour la deuxième fois l’ouverture d’une usine de camions électriques.
Son rival américain Ford, leader dans ce domaine, ralentit aussi la cadence. Après avoir produit son premier pick-up 100% électrique il y a deux ans, le Ford F-150 Lightning, il se replie maintenant sur des modèles hybrides pour ses trois prochains SUV.
En Europe, le phénomène est similaire. Stellantis, en partenariat avec TotalEnergies et Mercedes au sein d’ACC (Automotiv Cells Compagny), a suspendu en juin la construction de deux de ses trois usines à batteries prévues.
Pareil pour l’Allemand Volkswagen, qui réduit de moitié ses ambitions pour 2030. Il vise dorénavant trois sites de production de batteries plutôt que six. En réduisant la voilure, les industriels tentent de s’adapter à la baisse de la demande que connaissent les marchés occidentaux.
Qu’est-ce qui explique ce désintérêt des conducteurs pour les modèles électriques ? D’abord, la première vague des consommateurs plus aisés est passée. Autrement dit, ceux qui voulaient et avaient les moyens de s’acheter un véhicule électrique l’ont déjà fait.
Ensuite, la bulle enchantée du tout électrique a éclaté pour plusieurs clients. Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil McKinsey, près d’un acheteur sur deux se dit prêt à retourner aux moteurs thermiques. Parmi les principales raisons invoquées, le manque d’infrastructures de recharge adéquates et la difficulté de parcourir de longues distances.
Finalement, le principal frein à l’achat : le prix. Une voiture électrique coûte en moyenne 30% plus cher qu’un modèle à essence. À cela s’ajoute la réduction graduelle, voire l’abandon des subventions gouvernementales dans la plupart des pays occidentaux depuis deux ans. Résultat : les clients préfèrent attendre un produit fiable et abordable. Et dans l’attente, les constructeurs tentent de faire du surplace en allongeant encore et encore leur délai production.
Article écrit par : Badara Tall
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