Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame
Le Train Express Régional (TER) de Dakar, un projet phare du Plan Sénégal Émergent (PSE) lancé par l’ancien président Macky Sall, est désormais dans la ligne de mire des nouvelles autorités sénégalaises.
Après l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), le projet pétrolier de Sangomar, et la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), c’est au tour du TER de faire l’objet d’un audit approfondi, marquant ainsi une intensification des efforts de transparence et de lutte contre la corruption dans le pays.
L’agence de promotion des investissements et des grands travaux (Apix) a récemment révélé des informations préoccupantes concernant une possible surfacturation massive dans la réalisation du TER. Selon Apix, le coût total de ce projet ambitieux, qui devait initialement s’élever à 568 milliards de francs CFA (environ 866 millions d’euros), aurait atteint la somme colossale de 883 milliards de francs CFA (environ 1,3 milliard d’euros), soit une hausse de 55 %. Cette différence substantielle suscite des interrogations sur la gestion des fonds publics et l’intégrité des processus de passation de marchés.
Inauguré en 2019, le TER est souvent présenté comme un symbole du développement infrastructurel du Sénégal. Il vise à faciliter la mobilité urbaine et à désengorger le trafic de Dakar, en reliant la capitale à sa banlieue en un temps record. Cependant, la mise en lumière de cette potentielle surfacturation pourrait ternir l’image de ce projet, pourtant salué pour sa modernité et son impact sur la vie quotidienne des Sénégalais.
L’Inspection générale d’État (IGE) a été chargée d’examiner en profondeur les aspects financiers et opérationnels du projet. Le duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, figures emblématiques de l’actuelle administration et fervents défenseurs de la transparence, sont en première ligne pour mener ces audits. Leur mission est d’identifier les causes de cette augmentation des coûts et de déterminer s’il y a eu des irrégularités ou des malversations dans la gestion des fonds alloués au TER.
Les premières réactions à cette annonce sont partagées. D’un côté, certains saluent ces initiatives comme un pas nécessaire vers la transparence et la bonne gouvernance. D’un autre côté, les partisans de Macky Sall y voient une manœuvre politique visant à discréditer l’ancien président et ses réalisations.
Quoi qu’il en soit, ces audits, qui s’inscrivent dans une série d’enquêtes plus larges sur les projets majeurs du précédent gouvernement, pourraient avoir des répercussions importantes sur la scène politique sénégalaise. Si des irrégularités sont confirmées, cela pourrait non seulement entraîner des poursuites judiciaires contre les responsables, mais aussi affaiblir la confiance du public dans les projets d’infrastructure à grande échelle, considérés jusqu’ici comme des moteurs du développement du pays.
Le TER de Dakar, autrefois symbole d’une nouvelle ère pour les transports au Sénégal, se trouve désormais au cœur d’une controverse qui pourrait redéfinir la perception des grandes œuvres publiques dans le pays. Les résultats de cet audit seront attendus avec impatience, tant par les citoyens que par les observateurs internationaux, qui surveillent de près l’évolution de la gouvernance au Sénégal.
Alors que les enquêtes se poursuivent, une question demeure : dans quelle mesure cette administration parviendra-t-elle à redresser la barre et à rétablir la confiance dans la gestion des grands projets nationaux ? Les conclusions de l’IGE pourraient bien être déterminantes pour l’avenir politique du Sénégal et la poursuite de son ambitieux programme de développement.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame
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