Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame.
Dans un climat politique particulièrement tendu au Tchad, Succès Masra, le leader du parti Les Transformateurs, demeure résolu malgré la défaite annoncée lors de la présidentielle du 6 mai 2024.
Masra, qui est arrivé en deuxième position avec 18,54 % des suffrages exprimés, refuse catégoriquement de reconnaître les résultats qu’il qualifie de « fabriqués ». Cet ancien Premier ministre, en poste du 1er janvier au 22 mai 2024, dénonce une élection marquée par des irrégularités et affirme être le véritable vainqueur du scrutin.
Masra ne se contente pas de contester les résultats ; il accuse également le gouvernement de transition, dirigé par le président élu Mahamat Idriss Déby Itno, d’avoir orchestré une fraude électorale pour garantir sa victoire. Selon lui, le processus électoral a été gravement entaché, non seulement par des manipulations de résultats, mais aussi par l’utilisation de la force pour empêcher toute manifestation contre ces résultats. Cette situation fait écho aux tensions électorales de 1996, lorsque les résultats avaient également été vivement contestés.
L’ancien Premier ministre exprime une critique sévère de la communauté internationale, en particulier de la France, qui est le seul grand pays occidental à avoir félicité Déby. Masra accuse Paris de soutenir un résultat qu’il considère comme illégitime, ce qui, selon lui, ajoute une couche de complexité à la crise politique au Tchad. Cette critique s’inscrit dans un contexte où le soutien international est crucial pour la légitimité du gouvernement en place et pour la stabilité du pays.
En dépit de sa contestation, Succès Masra ne ferme pas la porte à une éventuelle collaboration avec le gouvernement de transition. Il exprime une volonté de travailler dans l’intérêt supérieur du pays, bien que ses réserves quant à la légitimité du président élu demeurent importantes. Masra envisage de retenter sa chance lors des législatives prévues à la fin de l’année. Ce scrutin, déjà sous haute surveillance, sera déterminant pour le futur politique du Tchad et pour le passage de la période de transition à une phase de gouvernance plus stable.
Les législatives, qui doivent marquer la fin de la période de transition, s’annoncent particulièrement disputées. Elles seront un test crucial pour la crédibilité des institutions tchadiennes et pour la capacité du pays à tourner la page d’une transition politique troublée.
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