Article opinion écrit par le créateur de contenu : L’écrivain.
En ce XXIe siècle, où les systèmes financiers dictent souvent les règles du jeu, un principe fondamental secoue les fondements mêmes de l’économie mondiale : l’interdiction du prêt avec intérêt dans l’islam, un concept aussi ancien que radical, connu sous le nom de « Riba ».
Qu’est-ce que ce terme recouvre vraiment, et pourquoi cette interdiction fait-elle tant parler d’elle, des salles de conférences financières à la rue, des mosquées aux universités ?
Imaginez ce scénario, une personne dans le besoin demande un prêt pour démarrer un projet ou subvenir à ses besoins essentiels. En échange, on lui accorde une somme, mais avec un intérêt. Le principe semble banal, presque logique dans le système capitaliste moderne. Mais l’Islam voit en cela une exploitation cruelle et sournoise des plus vulnérables. Car ici, le prêteur, sans prendre le moindre risque, s’enrichit sur le dos de l’emprunteur qui, lui, s’enfonce encore plus dans ses dettes.
Injustice, c’est le mot qui revient constamment dans les textes islamiques lorsqu’il s’agit de Riba. La personne prêteuse, par le simple fait de posséder des fonds, profite sans aucun effort ni risque réel, tandis que celle qui emprunte subit les pressions économiques, souvent dans des moments de détresse. Le Coran, dans ses versets les plus explicites, condamne fermement cette pratique, la comparant même à une forme de possession démoniaque. « Ceux qui pratiquent la riba sont comme ceux que Satan a frappés de sa touche », déclare le Coran (2 :275), un verset qui résonne avec force à travers les siècles.
Le prêt avec intérêt crée un déséquilibre fondamental dans l’économie. Lorsque les prêteurs sont assurés d’un profit fixe, peu importe la réussite ou l’échec des entreprises qu’ils financent, ils deviennent de simples spectateurs de l’économie. Le risque, ce moteur essentiel de toute activité économique saine, est entièrement reporté sur l’emprunteur. Les détracteurs modernes de la Riba voient en cela une recette pour une crise financière mondiale. Si les emprunteurs ne peuvent plus rembourser, le château de cartes financier s’effondre.
L’interdiction de la riba ne se contente pas de critiquer le prêt avec intérêt. Elle propose aussi des alternatives audacieuses. Parmi celles-ci, le concept de Qard al-hasan, ou prêt sans intérêt, prône une solidarité sociale où l’entraide prime sur le profit. L’islam pousse à prêter non pour gagner de l’argent, mais pour aider les autres à se relever, créant ainsi une économie plus humaine et moins centrée sur l’accumulation aveugle de richesse.
Plus encore, l’économie islamique favorise le partage des profits et des pertes à travers des partenariats équitables (comme la mudharaba ou la musharaka), où les deux parties partagent les risques, garantissant ainsi une répartition plus juste des fruits du travail.
Dans un monde où les grandes puissances économiques dictent les règles, l’idée d’interdire les intérêts pourrait sembler utopique, voire impraticable. Mais pour ses défenseurs, la riba est le mal invisible qui ronge les fondements mêmes de nos sociétés modernes. Les crises financières répétées, les inégalités galopantes, l’endettement massif des pays en développement ne seraient-ils pas les symptômes d’un système en faillite, justement à cause de cette dépendance à l’intérêt ?
Les banques islamiques, qui respectent l’interdiction de la riba, ont prouvé que d’autres modèles sont possibles. Leurs performances économiques, notamment lors de la crise financière de 2008, ont attiré l’attention des économistes du monde entier. Alors que l’Occident s’effondrait sous le poids des dettes toxiques, les banques islamiques, elles, restaient étonnamment stables.
L’interdiction du prêt avec intérêt, si elle peut sembler archaïque à certains, pourrait bien être une des clefs pour repenser l’économie mondiale. Dans un monde où la finance dicte trop souvent sa loi, la lutte contre la Riba est peut-être la plus grande bataille éthique de notre époque. Peut-être que ce concept, autrefois réservé aux mosquées, est en passe de devenir un sujet incontournable dans les salles de réunion des plus grandes institutions financières mondiales.
L’avenir nous dira si cette ancienne pratique islamique n’était pas, en réalité, une véritable révolution en attente.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : L’écrivain
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