Article opinion écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita.
L’année 2024 marque un tournant dans la lutte contre la pollution plastique. Pourtant, la simple réduction de la consommation ne suffira pas à résoudre ce problème. Nous devons désormais nous concentrer sur la production excessive de plastique, en particulier celui issu des combustibles fossiles.
L’urgence de réduire la production de plastique est cruciale pour combattre la crise climatique. En effet, la fabrication de plastique, à partir du pétrole et du gaz, contribue à 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Alors que la consommation de plastique continue d’augmenter, la pollution qu’il génère est dévastatrice pour la planète. Chaque année, des millions de tonnes de plastique se retrouvent dans nos océans, tuant la faune marine et polluant nos ressources en eau.
La production de plastique ne cesse d’augmenter. D’ici 2060, elle pourrait tripler, tout comme les déchets qui en découlent. Pire encore, seuls 12 % de ces plastiques seront recyclés, alors que le reste finira dans des décharges ou dans la nature. Cette tendance est alarmante, d’autant que les effets des microplastiques sur la santé humaine ne sont pas encore entièrement compris. Mais il est clair que ces particules se retrouvent dans notre air, nos aliments, et même dans nos corps.
Le problème est bien plus large que celui des sacs ou pailles en plastique. Si l’attention publique se concentre souvent sur ces objets du quotidien, la véritable menace provient de la production elle-même. En effet, 99 % du plastique mondial est fabriqué à partir de combustibles fossiles, dont l’extraction libère des toxines dangereuses pour l’environnement et pour la santé humaine. Ces substances nocives affectent les organes vitaux et accroissent les risques de maladies graves.
Les entreprises pétrochimiques continuent pourtant de promouvoir une approche axée sur le recyclage. Elles défendent cette solution, car elle leur permet de poursuivre leurs activités lucratives sans réduire la production. Mais le recyclage n’est pas la panacée : il n’élimine ni la toxicité des plastiques ni leur coût environnemental. Les promesses de « plastique recyclable » ou de « plastique vert » masquent la réalité d’un système qui profite aux entreprises, au détriment de la planète.
Face à cette situation, la communauté internationale doit prendre des mesures radicales. Il est indispensable de réduire la production de plastique pour freiner les émissions de GES et limiter l’impact de la crise climatique. Les efforts actuels, notamment les négociations internationales sur un traité mondial contre la pollution plastique, sont essentiels. Mais pour être efficace, ce traité doit inclure des objectifs clairs et contraignants.
Cependant, de nombreux obstacles persistent. Les industries du plastique et des combustibles fossiles exercent une influence considérable sur les gouvernements et les décisions politiques. Lors de la réunion du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique, des divisions profondes sont apparues. Certains pays, soutenus par les lobbies industriels, se sont opposés à toute limitation de la production de plastique. Ils ont préféré promouvoir des solutions de gestion des déchets ou de recyclage sans toucher à la source du problème.
Cette approche est insoutenable. Si nous ne parvenons pas à freiner la production de plastique, nous ne ferons que retarder l’inévitable. Les impacts sur la santé publique et l’environnement seront de plus en plus graves. Pour répondre à cette crise, il est temps de prendre des décisions courageuses.
Le Sénégal, par exemple, pourrait jouer un rôle clé dans ce combat. En tant que leader régional et pays en pleine expansion économique, il a l’opportunité d’adopter des politiques ambitieuses en matière de réduction du plastique. En mettant en place des lois strictes sur la production et l’importation de plastique, le Sénégal pourrait devenir un modèle pour d’autres pays africains.
La crise climatique est une urgence mondiale, et chaque pays doit apporter sa contribution. En réduisant la production de plastique, nous pouvons non seulement protéger l’environnement, mais aussi préserver la santé humaine. Le recyclage seul ne suffira pas. Il est temps de repenser notre rapport au plastique et de prendre des mesures fortes pour garantir un avenir durable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
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