Dans un contexte de réformes éducatives, une vive tension s’est installée entre le Conseil National du Laïcat du Sénégal (CNL) et le Premier ministre Ousmane Sonko. Lors de la réunion interministérielle du jeudi 19 septembre 2024, Sonko a réitéré l’importance d’une réglementation uniforme pour l’ensemble des établissements scolaires du pays, y compris ceux qu’il a qualifiés d’« étrangers ». Parmi eux, les écoles privées catholiques.
Cette déclaration a provoqué une réaction immédiate du CNL, qui déplore l’utilisation du terme « écoles étrangères » pour désigner les institutions catholiques. Dans une déclaration signée par Dr Philippe Abraham Birane Tine, le CNL a fermement dénoncé cette qualification, la considérant comme une tentative de stigmatisation contraire aux valeurs de pluralisme et de cohésion sociale qui caractérisent le Sénégal.
« L’Enseignement privé catholique, loin d’être étranger, est ancré dans le tissu social sénégalais depuis des décennies », souligne le communiqué. Le CNL rappelle que ces établissements, bien que fondés sur des principes chrétiens, sont ouverts à tous, indépendamment de l’appartenance religieuse ou sociale des élèves, contribuant ainsi à l’harmonie nationale.
Le Premier ministre Sonko, qui met en avant une approche stricte de la réglementation, semble vouloir uniformiser les règles à l’échelle nationale pour répondre à des défis tels que la gestion des violences en milieu scolaire et les disparités socio-économiques. Cependant, le CNL met en garde contre une démarche qui pourrait fragiliser la diversité éducative du pays et, par extension, la cohésion sociale.
Ce conflit entre le gouvernement et le CNL s’inscrit dans un débat plus large sur la place des écoles confessionnelles au Sénégal, qui jouent un rôle historique et important dans la formation des jeunes générations. Les propos de Sonko ont ravivé les craintes d’une marginalisation de l’éducation catholique, alors que de nombreux citoyens, de toutes obédiences religieuses, y voient une alternative de qualité.
Dans sa déclaration, le CNL appelle à la vigilance face à ce qu’il perçoit comme une tentative d’ostracisme à l’encontre de la communauté chrétienne, invitant le Premier ministre à faire preuve de respect envers cette institution éducative.
« Les menaces sont inopérantes. L’Église ne connaît pas la peur », conclut le texte, affirmant la détermination de l’Enseignement catholique à poursuivre sa mission éducative basée sur les valeurs de justice, de paix et de charité.
La question demeure : ce bras de fer va-t-il impacter la rentrée scolaire 2024-2025, ou le gouvernement et le CNL trouveront-ils un terrain d’entente pour garantir une éducation harmonieuse pour tous les enfants du pays ? Le débat reste ouvert, et les prochaines semaines seront décisives.
Article écrit par : Lamine Fall
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.