Le député Guy Marius Sagna est revenu sur les circonstances de son agression survenue à Lomé, où il représente le parlement de la CEDEAO. Selon lui, cette rencontre, qui devait rassembler des membres des partis d’opposition et de la société civile togolaise, a été le fruit d’une volonté réciproque entre les mandats et lui-même.
Dans ce contexte, Sagna a souligné que le « parlement a l’obligation de produire des rapports semestriels sur la situation économique, sociale et démocratique des pays membres ». Il a souligné l’importance pour les députés de prendre en compte les préoccupations des citoyens de la communauté, en se demandant : « Comment un député peut-il entendre les préoccupations des citoyens s’il ne les rencontre pas ? » Il a ajouté : « Il faut que je sache de quoi parler de manière juste, correcte et objective. »
Revenant sur l’organisation de sa rencontre, le député a précisé qu’elle devait initialement se tenir dans une paroisse de Lomé. Cependant, il a dénoncé des pressions exercées par le régime de Faure Gnassingbé sur les autorités de la paroisse, empêchant ainsi la tenue de l’événement. Le bureau du parlement a alors convoqué Sagna pour lui indiquer qu’une autorisation préalable était nécessaire.
Le député a rapporté qu’une séance d’écoute, organisée par la présidente de la CEDEAO, a eu lieu le vendredi de 15h à 17h. Cette dernière, alertée de la tenue de la rencontre, a demandé à Sagna de se conformer à la réglementation togolaise. Le parlementaire a déclaré avoir répondu qu’il demanderait aux organisateurs de respecter la législation en vigueur.
Sagna a également évoqué le témoignage d’un employé du parlement, qui, après 22 ans de service, a déclaré qu’aucun député de la CEDEAO n’avait jamais cherché à rencontrer ses mandats. « Ils ne sont là qu’à profiter de la CEDEAO, à prendre des perdiems et de l’argent tirés de nos deniers publics et à s’allier entre copains et coquins », a-t-il fustigé.
Face au refus de la paroisse d’accueillir la rencontre, les organisateurs se sont finalement orientés vers le siège d’un parti politique. Sagna a insisté sur le fait que cette rencontre ne visait pas à donner une tribune à l’opposition, mais impliquait plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile.
Dans une charge directe contre le président Faure Gnassingbé, qu’il qualifie de « dictateur, oppresseur et confiscateur des libertés », Sagna a dénoncé les violences qui ont eu lieu lors de l’événement. Il a relaté que le 29 septembre, les gendarmes togolais étaient présents pour inspecter les lieux, assurant leur sécurité. Cependant, au moment des attaques, ils ont disparu. « L’attaque a été bien planifiée et mûrement réfléchie », a-t-il affirmé.
Le député a qualifié ces actes de « tsunami et de déluge de violences », soulignant qu’aucun de ses propos ne pouvait justifier de telles agressions.
Article écrit par : Fatoumata Diop
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