Tout a commencé dans notre modeste quartier de la Médina, où l’économie est souvent dictée par le bouche-à-oreille et les légendes locales. J’avais perdu mon emploi à cause de la pandémie, et je cherchais désespérément un moyen de subvenir aux besoins de ma famille.
C’est alors que Fatou, ma sœur, est venue un jour avec une idée curieuse. « Souleymane, ce business va t’emmener loin ! Si je te disais que j’avais trouvé un truc pour faire exploser tes ventes de bouillie, me croirais-tu ? » Au début, j’étais très sceptique.
Mais l’idée était si absurde que j’ai fini par m’y prêter. Fatou m’a confié que tous les grands vendeurs avaient un secret, et que le sien était de plonger son caleçon dans la marmite de bouillie au lever du soleil. Selon elle, cette technique garantissait un goût inexplicablement délicieux qui attirait les foules.
Chaque matin, à l’abri des regards indiscrets, je suivais ce rituel presque sacré. À chaque nouvelle lueur du jour, je trempais le caleçon dans la marmite, me sentant ridicule mais secrètement amusé par cette superstition.
Incroyablement, les clients affluaient. Les mères venaient de toute la ville, vantant les bienfaits de ma bouillie pour leurs enfants, parlant d’un « goût mystique » qu’elles n’avaient jamais trouvé ailleurs.
Un jour, un incident curieux s’est produit. Un client régulier, fasciné par ma bouillie, est revenu avec une demande étrange : « Dites-moi, Souleymane, quelle est votre recette secrète ? J’aimerais bien l’adapter pour le dessert que je prépare pour le mariage de ma fille.»
Honnêtement, c’était embarrassant, mais je ne pouvais pas briser la confiance que mes clients avaient placée en moi. Alors, je lui ai raconté une histoire farfelue de fruits et d’épices rares. Je n’avais pas le cœur de dévoiler l’absurdité de mon rituel.
Un jour, alors que je discutais avec Fatou, elle a éclaté de rire : « Jamais je n’aurais cru que tu serais assez crédule pour tester ça ! Mais apparemment, ça marche. » Sa remarque m’a laissé perplexe. Était-ce vraiment le caleçon, ou simplement le fait que j’avais osé croire en quelque chose de plus grand, de plus magique ?
Je veux bien arrêter tout cela, mais j’ai peur de redevenir pauvre et de ne plus rien avoir. Et j’ai aussi peur de rendre les gens malades, car le caleçon que je mets doit d’abord être porté.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Souleymane
Mis en ligne : 24/10/2024
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