À trois semaines des élections présidentielles du 5 novembre 2024, le duel entre Kamala Harris, la vice-présidente actuelle, et Donald Trump reste extrêmement disputé.
Selon un dernier sondage Reuters/Ipsos, Harris mène de justesse avec 46 % des voix contre 43 % pour l’ancien président. Ce léger avantage est principalement dû à son engagement sur les questions de l’extrémisme, de la santé reproductive et de la sécurité nationale.
À l’inverse, Trump est favorisé sur les thèmes de l’économie et du coût de la vie, une souffrance majeure pour les électeurs dans un contexte de ralentissement économique post-pandémie.
L’immigration a également émergé comme un enjeu clé dans cette élection. La politique migratoire de Trump, axée sur des mesures strictes comme la construction de nouvelles sections du mur à la frontière avec le Mexique, est soutenue par une grande partie de son électorat.
De son côté, Harris propose une approche plus humanitaire, favorisant des réformes pour améliorer le traitement des migrants et pour régulariser ceux qui sont déjà présents aux États-Unis depuis longtemps. Ces points de divergence font ressortir la fracture idéologique qui façonne le paysage électoral américain en 2024.
Cependant, ce n’est pas seulement un duel de politiques internes. L’ombre des ingénieurs étrangers plane sur cette élection. Les agences de renseignement américaines ont averti que des acteurs comme la Russie, la Chine et l’Iran cherchent à alimenter les divisions à travers des campagnes de désinformation. Bien que ces interventions n’aient pas pour objectif de changer les résultats électoraux, elles visent à semer la méfiance dans le processus démocratique américain, déjà fragilisé par les accusations de fraude lors de l’élection précédente.
En dépit des différences entre les deux candidats, l’incertitude économique pèse lourdement sur le scrutin. Trump bénéficie du soutien des petites et moyennes entreprises, qui voient en lui un défenseur des baisses d’impôts et de la dérégulation. Harris, quant à elle, mise sur une relance verte, avec des investissements massifs dans les énergies renouvelables pour stimuler l’économie tout en luttant contre le changement climatique.
Un autre point fort pour Harris est son engagement à renforcer le système de santé. La question des soins de santé demeure un sujet sensible, notamment après la pandémie de COVID-19 qui a révélé les faiblesses du système américain. Elle propose une extension de l’Affordable Care Act pour offrir une couverture médicale plus accessible, alors que Trump, fidèle à sa promesse d’« abroger et remplacer », souhaite une réforme complète du système, bien qu’il n’ait pas encore détaillé de plan alternatif.
L’examen de novembre pourrait également se jouer sur la question des droits civiques, en particulier après les récentes décisions de la Cour suprême sur l’avortement et la diversité dans les universités. Harris a fait de ces sujets des axes centraux de sa campagne, promettant de restaurer des protections fédérales pour les droits reproductifs, une décision qui résonne particulièrement chez les électrices. Trump, quant à lui, se positionne comme le défenseur des valeurs traditionnelles, soutenu par une base électorale conservatrice forte.
La communauté internationale suit de près cette élection, car son issue aura des répercussions globales. Les relations avec la Russie, la Chine et le Moyen-Orient pourraient changer radicalement en fonction du vainqueur. Harris adopte une approche multilatérale, cherchant à renforcer les alliances avec l’Europe et les démocraties asiatiques, tandis que Trump reste fidèle à sa doctrine « America First », prônant des relations bilatérales plus transactionnelles.
Au-delà des chiffres des sondages, l’issue de cette élection dépendra de la capacité des deux candidats à mobiliser leurs bases respectives et à convaincre les indécis. Avec des enjeux économiques, sociétaux et géopolitiques également élevés, cette élection pourrait redéfinir l’avenir des États-Unis pour la décennie à venir. Les électeurs américains, quant à eux, se préparent à un vote crucial dans une nation plus polarisée que jamais.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alban Elie Gangoué
Mis en ligne : 25/10/2024
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