Les élections législatives de novembre 2024 marquent un tournant décisif dans l’histoire politique du Sénégal. Avec une majorité écrasante estimée à plus de 80 % des sièges à l’Assemblée nationale, le Pastef, sous la houlette d’Ousmane Sonko, affirme son emprise sur l’échiquier politique.
Cependant, cette victoire soulève des interrogations sur l’état de la démocratie sénégalaise, notamment en termes de participation citoyenne et de pluralisme politique.
La performance du Pastef est le résultat d’une stratégie cohérente et d’une continuité dans son discours. Comme le souligne « 24 Heures à Dakar », le parti a su transformer l’élan des présidentielles en une force électorale consolidée. Cette dynamique repose sur un message de rupture avec les systèmes anciens, porté par un leader charismatique et des promesses de réformes structurelles. Le soutien des électeurs traduit une confiance renouvelée et une volonté de donner les pleins pouvoirs à un régime présenté comme porteur d’espoir.
Cependant, derrière ce succès éclatant, des ombres planent sur la vitalité démocratique du Sénégal. Avec un taux de participation en deçà de 50 %, la lassitude des électeurs et la désaffection pour les urnes deviennent préoccupantes.
La proximité entre les présidentielles de mars et les législatives de novembre a accentué ce désintérêt, tout comme la pléthore de 41 listes candidates, rendant le scrutin confus pour une grande partie des électeurs. Cette situation illustre un besoin urgent de réformes électorales, telles que l’instauration d’un bulletin unique et une meilleure organisation des scrutins pour éviter la saturation démocratique.
En outre, la victoire écrasante du Pastef pose la question du pluralisme politique. La faiblesse des résultats des coalitions d’opposition, comme Takku Wallu ou Jamm Ak Njarin, interroge sur leur capacité à incarner une véritable alternative. Si le triomphe du Pastef témoigne d’une adhésion populaire à son projet, il reflète également une fragmentation de l’opposition et un manque de vision stratégique face à un adversaire dominant.
Enfin, bien que la campagne ait été marquée par des tensions, le calme relatif lors des élections témoigne de la maturité démocratique du Sénégal. Toutefois, comme le rappelle « WalfQuotidien », la violence verbale et physique ayant marqué les débats doit inciter à une réflexion sur la manière de réenchanter le processus électoral et de redonner aux citoyens l’envie de participer activement à la vie démocratique.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s
Mis en ligne : 21/11/2024
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