L’homme d’affaires israélien Ron Yeffet, connu pour avoir bénéficié de marchés de gré à gré et de baux controversés sous l’ancien régime sénégalais, se retrouve aujourd’hui au centre d’une vague de révocations foncières initiée par les nouvelles autorités. Parmi les projets en question, celui du Sporting Club, un site emblématique en bord de mer à Dakar, fait particulièrement polémique.
En 2022, ce terrain de 10 000 m² avait été attribué à Ron Yeffet dans des conditions qui ont rapidement suscité des interrogations. Alors consul honoraire du Sénégal à Tel-Aviv, il avait utilisé son influence pour obtenir ce bail à titre gracieux, au détriment des règles de transparence.
Pire encore, cette attribution avait empiété sur la propriété d’un entrepreneur sénégalais, qui, malgré de nombreuses démarches judiciaires, n’avait pu obtenir réparation en raison de l’impunité dont jouissait Yeffet. Ce dernier prévoyait la construction d’appartements de luxe à des prix exorbitants, un projet qui, bien qu’ambitieux, n’aura jamais vu le jour.
Depuis le changement de régime survenu en mars dernier, le gouvernement a lancé une série d’enquêtes pour faire la lumière sur des dossiers fonciers jugés douteux. Le bail controversé du Sporting Club, obtenu dans des conditions qualifiées de cavalières, a été suspendu en attendant sa révocation définitive. Cette décision marque un tournant dans la lutte contre l’attribution abusive de biens publics.
Au-delà de ce cas spécifique, Ron Yeffet est également impliqué dans d’autres affaires sensibles, notamment l’acquisition opaque de la « Maison du Sénégal » à New York et plusieurs marchés publics, dont la construction de pavillons universitaires sous la bannière de sa société DSC. Ces activités avaient largement bénéficié du système permissif instauré sous l’ancien régime.
Le Sporting Club n’est pas le seul bien dans le viseur des nouvelles autorités. Le gouvernement a entrepris une vaste offensive pour récupérer plusieurs propriétés cédées sous forme de baux emphytéotiques à des personnalités influentes. Parmi ces biens figurent :
Un immeuble situé au n° 37 de l’Avenue Pasteur à Dakar, inscrit sous le titre foncier n° 67/DK.
La villa n° 6 du quartier Stèle Mermoz à Dakar.
Un immeuble situé au quartier Fann Résidence, rue Félix-David Diop.
Ces actions illustrent la volonté du régime actuel de restaurer l’équité dans la gestion des ressources publiques et de mettre fin à des pratiques qui ont longtemps privilégié une élite au détriment de l’intérêt général.
La révocation des baux de Ron Yeffet symbolise plus qu’un simple retour à la légalité : elle s’inscrit dans un effort plus large pour réformer la gestion foncière au Sénégal. En récupérant ces propriétés stratégiques et en tenant tête aux puissants réseaux d’influence, le gouvernement actuel montre sa détermination à instaurer une nouvelle ère de transparence et de justice.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Cheikh Dev
Mis en ligne : 21/11/2024
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