Après un silence relatif, Bougane Gueye Dany reprend la parole et ne mâche pas ses mots contre le gouvernement d’Ousmane Sonko. Dans une tribune incisive, il dénonce la « rupture d’égalité » et l’action publique sélective qui, selon lui, s’amplifient sous le mandat du Premier ministre.
Bougane pointe en particulier les arrestations récentes de figures politiques et médiatiques, qu’il considère comme un signe de la dérive du pouvoir en place.
« La rupture d’égalité et l’action publique sélective prennent forme », écrit Bougane, soulignant que cette politique de répression s’est intensifiée depuis l’arrestation de 80 membres de l’équipe de campagne de Samm sa Kaddu durant les dernières élections législatives.
À cela s’ajoutent les gardes à vue de Moustapha Diakhate, ancien parlementaire, et du journaliste Adama Gaye, qu’il présente comme des victimes d’un « élan vindicatif » orchestré par Ousmane Sonko, qu’il accuse d’être « le réel maître des poursuites ».
Bougane met en lumière les arrestations de ces personnalités, qu’il considère comme des atteintes flagrantes à la liberté d’expression. « Depuis quand donner son avis est-il devenu un délit au Sénégal ? » s’interroge-t-il.
Il souligne également la disproportion des poursuites, en comparant les arrestations de figures comme Adama Gaye à la liberté laissée à d’autres médias et chroniqueurs proches du pouvoir, qu’il qualifie de « troubadours » et « de presse chaotique du ‘Projet' ».
L’ancien homme d’affaires n’hésite pas à affirmer que l’État de droit au Sénégal est en train de mourir, qualifiant le pays de « pays de la justice sélective ». Selon lui, cette répression est une tentative de « détouffer les libertés individuelles » et d’étouffer toute opposition politique.
Il appelle l’opposition, la société civile et tous les segments de la société sénégalaise à se mobiliser contre ce qu’il décrit comme une dérive autoritaire, une « tyrannie de la majorité » qui semble s’installer.
Enfin, Bougane Gueye Dany interpelle les instances internationales, en particulier l’ONU et les ONG des droits de l’homme, à surveiller de près la situation au Sénégal et à prendre des mesures appropriées.
Il conclut sa tribune en exigeant la libération de Moustapha Diakhate et Adama Gaye, tout en dénonçant le cycle d’impunité inauguré par la loi d’amnistie de 2021 à 2024, qu’il considère comme une « violation du droit des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation ».
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mise en ligne : 24/11/2024
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