Mardi, à Dakar, les députés ont adopté à une large majorité le projet de loi de finances rectificative (LFR) 2024. Ce texte revoit les prévisions budgétaires de l’année à la baisse, fixant les recettes à 4.075 milliards de francs CFA (soit une diminution de 840,2 milliards par rapport à la loi initiale) et augmentant les dépenses à 6.437,2 milliards (+681,8 milliards).
Lors de la session, 151 des 165 députés étaient présents. Parmi eux, 139 ont voté en faveur du projet, tandis que 14 se sont abstenus. Aucun vote contre n’a été enregistré.
La révision budgétaire inclut plusieurs provisions importantes :
Une allocation de 245,9 milliards de francs CFA pour le paiement de la dette, justifiée par le renchérissement des conditions d’emprunt.
Un fonds d’indemnisation de 5 milliards destiné aux victimes des violences préélectorales de février et mars 2024.
Une augmentation substantielle de la subvention des denrées alimentaires, passant de 53 à 140 milliards.
Un financement supplémentaire de 289 milliards pour soutenir la consommation énergétique, incluant les compensations tarifaires pour la Senelec.
Des réajustements ont également été opérés pour des projets comme la dépollution de la baie de Hann, la lutte contre les inondations et le programme de sûreté urbaine, pour un montant total de 9 milliards.
Malgré l’adoption, des voix se sont élevées pour critiquer la légalité de cette LFR. Aïssata Tall Sall, présidente du groupe Takku-Wallu, a dénoncé un non-respect de l’orthodoxie financière et jugé la démarche « illégale », en raison du faible temps restant dans l’année budgétaire.
En réponse, Mohamed Ayib Daffé, président du groupe Pastef, a défendu la pertinence du texte, affirmant qu’il avait été largement consensuel lors des travaux en commission. Il a reproché à Mme Sall son absence lors de ces discussions, ce qui, selon lui, limite sa compréhension des enjeux.
Malgré les désaccords, le vote témoigne d’un large consensus parmi les parlementaires. Cette LFR, adoptée dans un contexte économique tendu, illustre les efforts de l’État pour répondre aux besoins prioritaires, allant de la subvention des produits de première nécessité à la stabilisation des prix de l’énergie. Reste à savoir si ces ajustements suffiront à apaiser les tensions sociales et économiques qui secouent le pays.
Article écrit par : Cira Sow
Mis en ligne : 25/12/2024
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