En marge de la cérémonie de lancement de la nouvelle stratégie numérique « NewDeal technologique », un échange houleux a eu lieu entre le député Thierno Alassane Sall et le Premier ministre Ousmane Sonko, portant sur la question des fonds politiques.
L’ancien ministre sous l’ère Macky Sall, Thierno Alassane Sall, a relancé la question de la suppression de ces fonds, rappelant que Sonko, lorsqu’il était dans l’opposition, avait promis de mettre fin à ces pratiques.
En réponse, le Premier ministre a fermement réagi, jugeant les déclarations de l’honorable député « pleines d’amalgames ». « Je n’ose pas mettre ça dans la mauvaise foi, mais je pense qu’à un certain niveau, il faut prendre le temps d’aller écouter ce que les gens ont dit et non pas se laisser emballer par les commentaires et les commérages », a-t-il souligné, insistant sur l’importance d’écouter directement les propos des concernés.
Il a ensuite clarifié sa position concernant les fonds politiques. « Je n’ai jamais dit que tel fonds était ‘Haram’. Ce que je dis, c’est qu’il est inadmissible dans un pays que des fonds soient laissés à la discrétion d’un seul homme, sans contrôle, pour qu’il puisse en faire ce qu’il veut », a affirmé le Premier ministre, soulignant que ces fonds étaient l’argent des contribuables sénégalais et ne devaient pas être utilisés à des fins personnelles ou politiques.
Ousmane Sonko a toutefois nuancé son propos en soulignant qu’il ne rejetait pas l’idée de fonds secrets, communs dans de nombreuses démocraties, destinés à résoudre des situations sensibles qui ne peuvent pas être rendues publiques. Il a rappelé qu’en tant que député, il avait même proposé un cadre pour mieux encadrer ces fonds, tout en insistant sur la nécessité d’une gestion transparente.
Le député Amadou Ba, pour sa part, a apporté des précisions supplémentaires sur les fonds politiques dans un post sur les réseaux sociaux. Selon lui, ces fonds étaient jusqu’à présent à l’entière discrétion du Président de la République, sans obligation de justification.
Il a dénoncé l’usage de ces fonds à des fins de corruption, affirmant qu’ils servaient à acheter le soutien de transhumants, de journalistes, de communicateurs traditionnels et d’activistes, tout en finançant des campagnes électorales et l’implantation politique des alliés du pouvoir.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 23/02/2025
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