Après deux jours de négociations en Arabie saoudite sous l’égide des États-Unis, l’Ukraine et la Russie ont convenu d’un cessez-le-feu maritime. Cependant, Moscou a immédiatement conditionné cet accord à un assouplissement des sanctions occidentales, une exigence qui rend l’application de cette trêve incertaine. Loin de parvenir au cessez-le-feu total de 30 jours souhaité par le président américain Donald Trump, cet accord partiel laisse planer de nombreuses incertitudes sur l’issue du conflit.
Du côté russe, cet accord représente une opportunité stratégique. Il permet au Kremlin d’afficher une volonté apparente de dialogue tout en maintenant son avantage militaire sur le terrain. En outre, cette manœuvre permet à Moscou de temporiser, jouant ainsi sur le temps pour renforcer ses positions.
À Bruxelles, Le Soir souligne que malgré l’effet d’annonce, les détails concrets de l’accord restent flous. Aucun calendrier précis n’a été établi pour sa mise en œuvre, et rien ne garantit qu’il sera effectivement respecté. Pour Kiev, cette trêve en mer Noire ne constitue pas une avancée significative, puisque le pays avait déjà réussi à sécuriser un corridor d’exportation de céréales vers le Bosphore après la fin de l’accord céréalier. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d’ailleurs dénoncé une mesure qui affaiblit les sanctions contre Moscou, sans réel bénéfice pour son pays.
En Grande-Bretagne, la presse se montre sceptique. Le Times estime que cet accord constitue une victoire pour Vladimir Poutine, car il ne change rien à la dynamique du conflit et ne concède aucune avancée à Kiev. Le Guardian va plus loin en soulignant que cette initiative semble davantage servir les intérêts du Kremlin, qui obtient des concessions sans offrir de contrepartie tangible. Le quotidien britannique s’interroge ainsi sur la capacité des États-Unis à jouer un rôle de médiateur, alors qu’ils semblent de plus en plus conciliants envers la Russie.
Par ailleurs, la presse américaine met en lumière les répercussions d’une affaire de sécurité nationale révélée par The Atlantic. Le Washington Post n’épargne pas l’administration américaine, qualifiant ses hauts responsables de « bande d’amateurs clownesques ». Des informations ultra-secrètes auraient été divulguées à un journaliste, remettant en question la gestion sécuritaire du gouvernement. Le New York Times parle même de « débâcle » et réclame la suspension immédiate du secrétaire à la Défense Pete Hegseth et du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, en attendant une enquête approfondie.
Les révélations de The Atlantic incluent également des commentaires acerbes à l’égard des Européens, qualifiés de « parasites ridicules » pour leur supposée inaction face aux attaques des Houthis en mer Rouge. Si ces propos ont suscité l’indignation, certains observateurs, notamment en Allemagne, estiment que l’Europe pourrait effectivement jouer un rôle plus actif dans cette région stratégique.
En définitive, entre un cessez-le-feu maritime aux contours incertains, des tensions diplomatiques croissantes et des failles sécuritaires préoccupantes aux États-Unis, la situation internationale demeure plus instable que jamais.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 26/03/2025
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