Tandis que les chancelleries s’activent à Washington et Doha pour favoriser une sortie de crise entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, les affrontements militaires s’intensifient sur le terrain. Dans l’Est de la RDC, la situation sécuritaire se détériore de jour en jour, marquée par de violents combats entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les troupes rwandaises appuyées par les rebelles du M23/AFC, notamment dans les territoires d’Uvira et de Walungu, au Sud-Kivu.
Le quotidien La Tempête des Tropiques, en une de son édition, alerte sur une possible stratégie d’expansion de l’adversaire. « L’ennemi semble chercher à étendre ses positions dans l’Est », note le journal, s’appuyant sur les affrontements récents pour illustrer une avancée militaire méthodique.
Dans le même registre, le trihebdomadaire Econews s’interroge sur le paradoxe entre les efforts diplomatiques et les réalités du terrain. « On négocie à Doha, l’AFC/M23 avance dans l’Est », titre-t-il, évoquant un « décalage troublant » entre les discours de paix et les actes de guerre. La publication s’interroge : la diplomatie en cours ne serait-elle qu’une manœuvre pour neutraliser Kinshasa militairement ?
La Tempête des Tropiques va plus loin encore, redoutant que Kinshasa ne soit acculée à signer un accord en position de faiblesse. Selon le journal, une paix obtenue dans ces conditions pourrait être perçue comme une « capitulation déguisée ».
Le quotidien Le Potentiel partage ces inquiétudes et évoque un dilemme pour l’exécutif congolais. Selon lui, la pression des États-Unis, moteurs du processus diplomatique, pourrait pousser Kinshasa à accepter des compromis contraires aux attentes de la population. « Toute concession pourrait être vue comme un affaiblissement de la position de la RDC », met en garde le journal.
Dans ce climat de tension, le journal Congo Nouveau relance l’idée d’une rencontre entre le président Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, une initiative qui pourrait marquer une rupture symbolique dans la crise politique actuelle. Malgré des tensions persistantes entre les deux hommes, certains observateurs jugent qu’un « pacte de réconciliation » pourrait rétablir une forme d’unité nationale, à l’issue des dialogues menés à Doha et à Washington.
Selon le quotidien, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, désigné facilitateur par la double médiation de l’EAC et de la SADC, s’efforce de rapprocher les deux leaders. Il aurait déjà rencontré Kabila et resterait en contact avec Tshisekedi, dans l’espoir de favoriser un « dialogue intercongolais » crédible. Le bihebdomadaire Ouragan souligne cependant que cette médiation ne fait pas l’unanimité, certains mettant en doute la neutralité de l’ex-président nigérian, jugé trop silencieux par le passé.
Enfin, dans un autre registre, Africa News annonce le départ en retraite de Jules Alingete, Inspecteur général-chef de l’Inspection générale des finances (IGF). Après 37 années de service, dont cinq passées à la tête de la structure, il quitte ses fonctions, laissant derrière lui une réputation d’inflexibilité dans la lutte contre la corruption. Avec « détermination, méthode et courage », note le journal, Alingete a contribué à donner à l’IGF une visibilité inédite, traquant les détournements et rouvrant des dossiers sensibles.
La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, au cœur des préoccupations nationales et internationales, semble plus que jamais instable, entre avancées diplomatiques incertaines et réalités militaires brutales.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 10/05/2025
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