Une photo, sortie de son contexte, fait couler beaucoup d’encre. Cinq chefs d’État africains, dont le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, debout autour de Donald Trump, assis derrière le bureau ovale. Une image qui suscite l’indignation facile. Mais faut-il vraiment crier à l’humiliation ?
Nous disons non. C’est une lecture paresseuse, qui ignore les réalités diplomatiques et les enjeux géopolitiques majeurs. Cette visite n’a rien d’une soumission : elle incarne une stratégie froide, lucide, audacieuse, du pur style Donald Trump, à laquelle Diomaye Faye s’est prêté pour défendre les intérêts du Sénégal.
Dans un contexte mondial marqué par une compétition géopolitique intense, où les puissances comme la Chine, la Russie et les États-Unis cherchent à renforcer leurs influences sur le continent africain, le Sénégal n’a plus le luxe de l’inaction diplomatique. Bassirou Diomaye Faye a été invité à Washington dans le cadre d’un mini-sommet avec Donald Trump, preuve d’un regain d’intérêt stratégique pour la région du Sahel et pour les économies émergentes du continent. Qu’on le veuille ou non, être à cette table, même debout, vaut mieux que d’être absent ou oublié.
Critiquer une mise en scène photographique, c’est s’arrêter au symbole sans chercher à comprendre la manœuvre diplomatique derrière. Diomaye Faye n’est pas allé se faire ridiculiser. Il est allé défendre les intérêts du Sénégal, discuter partenariats économiques, souveraineté énergétique, sécurité régionale et transformation numérique. Ceux qui s’indignent de le voir debout oublient qu’il était là en tant qu’acteur du changement, proposant 40 hectares à des géants technologiques américains pour bâtir une ville numérique à Dakar. Quel autre dirigeant de la sous-région peut aujourd’hui prétendre porter un projet aussi ambitieux avec une telle assurance ?
Le style Trump est connu : Toujours assis derrière son bureau, même face aux dirigeants européens ou asiatiques. Pourquoi donc ce deux poids, deux mesures dans l’analyse ? Ce n’est pas une humiliation africaine, c’est une constante dans sa diplomatie.
La présence vaut mieux que l’absence : Dans le monde d’aujourd’hui, l’influence ne se construit pas dans le silence. Être là, c’est revendiquer un rôle. Rester à l’écart, c’est laisser le champ libre à d’autres.
Un président jeune, lucide et stratégique : Diomaye Faye a compris que le combat pour la souveraineté ne se mène pas dans le repli, mais dans l’intelligence des rapports de force. C’est cela, le vrai patriotisme.
Quand Emmanuel Macron ou Shinzo Abe rencontraient Trump, ils étaient eux aussi confrontés à son arrogance théâtrale. La posture ne fait pas la stratégie. C’est ce que l’on négocie, ce que l’on obtient qui compte.
À ceux qui veulent faire croire que cette photo est une honte, nous répondons : c’est une étape nécessaire dans une diplomatie du réalisme. L’Afrique ne se relèvera pas par la posture, mais par l’action. Diomaye Faye a fait ce que nombre de ses prédécesseurs n’ont pas osé : aller chercher des leviers de développement là où ils se trouvent. Ceux qui veulent changer l’Afrique doivent apprendre à lire au-delà des apparences. Le vrai combat est ailleurs : dans la création de richesse, la négociation d’accords justes, et le positionnement stratégique. Le reste n’est que distraction émotionnelle. Il faut ouvrir les yeux.
Arrêtons de juger nos leaders à l’aune de leur posture sur une photo. Jugeons-les à l’aune de leur courage à affronter les puissants pour mieux défendre nos intérêts. Soutenons ceux qui, comme Diomaye Faye, refusent la victimisation et choisissent l’audace.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 16/07/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.





